Moderato, ça veut dire
modéré, et cantabile, ça veut dire chantant, c'est facile. »
L’enfant apprend le piano et ne veut pas répondre.
A la fin de la leçon tendue avec madame Giraud, un cri
provenant du café voisin théâtre d'un crime, va susciter la curiosité d’
Anne, la mère. Elle reviendra chaque jour interroger en vain un témoin
énigmatique avec lequel elle vide de plus en plus de verres de vin.
Je me suis reposé avec ces 84 pages datant de 1980, de quelques
épopées récentes aux écritures luxuriantes :
« Le vent, ce
soir est du sud. Un homme rôde, boulevard de la Mer. Une femme le sait. »
Je sais où je suis et les 20 pages supplémentaires de
commentaires de la presse nous en apprennent sur cette œuvre majeure et
rappellent l’engouement d’alors autour du « Nouveau roman » avec un
« N » majuscule comme la Mer ci-dessus :
« Madame Bovary
réécrite par Bella Bartok », « La caverne de Platon »,
« Une noix creuse »,« Un langage qui
récuse la quiétude du savoir »
A une époque, j’ai apprécié les parodies de ce style si
caractéristique et maintenant j’aime ma liberté de deviner des destins, comme sur une place vide peinte par Chirico :
est-ce un rêve, un cauchemar ?
Livre atmosphérique :
Avec mon mari et deux amis nous faisons de la traduction, d'anglais en français. L'anglais, comme la langue de Shakespeare, littéralement, car il s'agit de traduire Shakespeare. Je suis frappée régulièrement avec consternation de la difficulté que nous avons à rendre la langue goûteuse, charpentée de Shakespeare dans un français qui semble s'appauvrir d'année en année. Le problème de devoir recourir à des périphrases alors que l'anglais est une langue particulièrement analytique, où le mot lui-même peut charrier énormément de sens, sans devoir s'éparpiller dans le périphrase. Lisant Marguerite Duras ci-dessus, je me suis faite ces réflexions aussi.
RépondreSupprimerIl va falloir qu'on retrousse les manches pour sauver quelque chose de ce français qui devient si... exsangue et impropre à notre incarnation.