vendredi 21 octobre 2022

Le Postillon. Automne 2022. N° 66.

Les rédacteurs anonymes qui aiment tant le temps jadis où il n’y avait pas de campus à Saint Martin d’Hères et essentiellement des vignes à Crolles devraient s’inspirer de la presse à l’ancienne aux collages moins grossiers que la couverture qu’ils proposent pour une nouvelle saison à 4 €. 
Pourtant le contenu est intéressant, quoiqu’énervant souvent. 
Le Postillon est à l’origine du déglingage de Ferrari après l’usage privé de sa voiture de fonction et constitue le vecteur d’un règlement de compte politique avec le vice président de la Métro qu’il devança : Yves Mongaburu, qu’ils n’ont  d'ailleurs pas toujours épargné. 
Un témoignage d’un mathématicien chercheur en intelligence artificielle repenti me parait bien plus convaincant dans leur créneau technophobe radical que leur campagne en faveur des cabines téléphoniques et leur acharnement sans nuance contre ST Micro électronique.
Dans ce Grésivaudan à la pointe de la modernité «  le règlement de comte » à Villard-Bonnot entre un châtelain et une famille d’agriculteurs revient aux catégories censées être abolies depuis deux siècles avec des serfs qui ne bichent guère.
Nostalgie dans la tour Chavant, celle de la poste, dont les services financiers ont disparu depuis l’informatisation et vont être remplacés par de salles d’escalade, de coworking sous roof top.
Les deux papys réparateurs de baby-foot et de flippers sont moins nostalgiques que leur intervieweur : 
« - Et vous vous jouez ?
- Oh nous tu sais, on n’a jamais été tellement joueurs, ce qui nous intéresse c’est la mécanique. »
La séquence historique habituelle nous éclaire quand on suit le procès en 1760 d’un hermaphrodite, on dit « intersexe » aujourd’hui, à travers les récits de son avocat.
J’imaginais les centres de données (Data center) implantés au bord des banquises, eh bien il y en a chez nous dans le quartier de la Mutualité que je savais chaud pour d’autres raisons, ou rue Diderot, rue général Mangin, à Seyssinet, à Echirolles ou à Eybens.
Les enquêteurs décroissants ne sont pas allés dans les égouts mais ont interrogé un égoutier : éclairant.
Il aurait été étonnant qu’ils trouvent des qualités aux livres que viennent d’écrire Olivier Véran et François Brottes, mais leur ironie est justifiée concernant l’ « adjoint à la fraicheur » n’arrivant pas à excuser le nombre très important de fontaines à sec à Grenoble cet été.  

1 commentaire:

  1. Et oui, le signe des temps qui ne trompe pas, c'est l'absence d'humour un peu partout. Je ne déroge pas à la règle, d'ailleurs. Très bien, le petit panneau en tête de ton billet.

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