Plusieurs reportages consacrés à l’alimentation privilégient
la dénonciation, les abus, mais délivrent aussi des informations pertinentes et
fouillées.
A Vittel comme à Volvic, les multinationales pompent
abusivement les eaux,
et les industries de la frite
dictent leurs conditions de l’usine aux champs dans les Hauts de France.
Il en est jusqu’aux abeilles
domestiques qui concurrencent les sauvages. "Bad BZZZ".
Avec le sérieux de la galaxie Médiapart, la variété des styles
des différents dessinateurs n’atténue guère la teneur pessimiste de la maison.
En 228 pages seul l’humour pourtant constitutif de bien des
BD est modéré.
Les couleurs ont beau être fidèles à des ambiances
sénégalaises, elles ternissent quand est évoqué le sort des petits pêcheurs dépossédés de leur
gagne-pain par les bateaux industriels qui croissent au large. Les réactions
de certains d’entre eux sortant des déplorations habituelles ouvrent d’autres
voies que les fatals embarquements vers l’Europe.
Le courage de Louisette Ighilahriz violée par des soldats
français pendant la guerre d’Algérie
est remarquable, son témoignage exceptionnel.
Et l’histoire d’une femme mise à
l’isolement pendant 20 ans car elle était porteuse saine de la typhoïde est incroyable.
Le milieu scolaire m’était familier et je connaissais le
sort des maîtres auxiliaires, je n’arrive pas à croire que les conditions des profs contractuels d’aujourd’hui sont à
ce point précaires. Il faut un complément en fin de « reportage »
pour apprendre qu’au bout de 6 ans ils peuvent prétendre à un CDI.
Ma rubrique habituelle préférée ne me déçoit jamais, même si
les dessins ne sont pas à mon goût : cette fois « la sémantique c’est
élastique » bavarde autour du mot : « province ». L’alternative ping-pong ou tennis de table me laisse aussi indifférent que Siouxsie, une punk qui m’est aussi
inconnue que le film évoqué ce trimestre : « Cry baby ».
Par contre le rappel de l’histoire de la dépénalisation de
l’homosexualité n’est pas inutile.
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