La marche solitaire dans le Vercors de l’historien,
commence dans le Trièves, « cloître
des montagnes » au pays de Giono. Après l’évocation habile de tant de
lieux de résistance, le livre se conclut
à Sassenage au pont Charvet où Jean Prévost est tombé.
Sur une feuille plastifiée est écrit:
« … Vous qui
passez, ayez une pensée pour ces combattants de la liberté, et si vous le
pouvez arrosez un peu les fleurs. »
Ces 283 pages nourries de littérature et d’histoire adossées
à une bibliographie importante sont vibrantes de souvenirs revivifiés,
d’attentions aux autres et à la nature, qu’un humour à l’égard de lui-même rend
légers.
Ce territoire est habité :
« Je me souviens du fils un peu coincé
d’une famille catho que fréquentaient mes parents, qui avait lancé à son père,
alors qu’on s’était arrêté là pour un casse-croûte : « père,
est-ce bien convenable de pique-niquer sur une tombe ? »
Je ne saurai passer sereinement un séjour à Vassieux.
L’ancien journaliste de Libé parle intimement à l’ancien
lecteur que je fus.
« Plus j'avance
dans ma vie, plus mes rêves se conjuguent au passé, peut-être pour me signifier
que le passé est désormais mon vrai présent. L'évolution est profonde : tant de
choses du présent ont si complètement cessé d'exister pour moi, et de
m'intéresser, notamment les débats dits de société ou encore la plupart des
recherches et des thèmes qui les mobilisent - le « postcolonial », I’«
anthropocène», I'« histoire-monde », les « études de genre » - , et je tente
d'échapper le plus possible aux intersections du jour, que je considère avec
indifférence comme les réparations conformistes d'une grande plainte
généralisée. »
La présence du passé effleure chaque individu, mais les
commémorations que l’auteur appelle à
multiplier concernent-elles intimement la jeunesse en particulier, et même
notre société dans son ensemble, harcelée par l’immédiat médiatique ?
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