samedi 15 octobre 2022

Ma forteresse. Antoine de Baecque.

La marche solitaire dans le Vercors de l’historien, commence  dans le Trièves, « cloître des montagnes » au pays de Giono. Après l’évocation habile de tant de lieux de résistance, le livre  se conclut à Sassenage au pont Charvet où Jean Prévost est tombé.
Sur une feuille plastifiée est écrit: 
« … Vous qui passez, ayez une pensée pour ces combattants de la liberté, et si vous le pouvez arrosez un peu les fleurs. » 
Ces 283 pages nourries de littérature et d’histoire adossées à une bibliographie importante sont vibrantes de souvenirs revivifiés, d’attentions aux autres et à la nature, qu’un humour à l’égard de lui-même rend légers.
Ce territoire est habité :  
«  Je me souviens du fils un peu coincé d’une famille catho que fréquentaient mes parents, qui avait lancé à son père, alors qu’on s’était arrêté là pour un casse-croûte : « père, est-ce bien convenable de pique-niquer sur une tombe ? »
Je ne saurai passer sereinement un séjour à Vassieux.
L’ancien journaliste de Libé parle intimement à l’ancien lecteur que je fus. 
« Plus j'avance dans ma vie, plus mes rêves se conjuguent au passé, peut-être pour me signifier que le passé est désormais mon vrai présent. L'évolution est profonde : tant de choses du présent ont si complètement cessé d'exister pour moi, et de m'intéresser, notamment les débats dits de société ou encore la plupart des recherches et des thèmes qui les mobilisent - le « postcolonial », I’« anthropocène», I'« histoire-monde », les « études de genre » - , et je tente d'échapper le plus possible aux intersections du jour, que je considère avec indifférence comme les réparations conformistes d'une grande plainte généralisée. »
 La présence du passé effleure chaque individu, mais les commémorations  que l’auteur appelle à multiplier concernent-elles intimement la jeunesse en particulier, et même notre société dans son ensemble, harcelée par l’immédiat médiatique ? 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire