mardi 18 octobre 2022

Retour à Killybegs. Pierre Alary.

La lutte des Irlandais contre les Anglais, d’après Sorj Chalandon avec la trahison comme thème central fait l‘objet d’une nouvelle bande dessinée.
Le rappel de ce conflit m’a paru lointain et je n’ai pas partagé le conflit personnel du traitre qui se confie à mots comptés, passant de la passion nationaliste à la solitude de l’incompris, secret.
J’ai appris que la violence présente sur ces terres pendant des décennies a amené les partisans de l’IRA à apprécier tout ce qui pouvait affaiblir l’ennemi british et donc se retrouver  à un moment du côté du III° Reich.
L’antagonisme religieux entre protestants et catholiques est aussi évoqué mais m’a semblé extérieur à une démarche intime douloureuse dont la profondeur reste mystérieuse.
Je n’ai pas vraiment compris la passion de la lutte pas plus que les motifs pour s’en éloigner malgré les traits acérés et les paroles fortes. 
La singularité de ces 160 pages tient peut être dans cette absence de jugement : ni héros, ni salaud. 
 « Maintenant que tout est découvert, ils vont parler à ma place. L’IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n’ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j’en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j’enrage. N’écoutez rien de ce qu’ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m’avoir connu. Personne n’a jamais été dans mon ventre, personne. Si je parle aujourd’hui, c’est parce que je suis le seul à pouvoir dire la vérité. Parce qu’après moi, j’espère le silence. »

1 commentaire:

  1. Un de mes poètes préférés s'appelle William Butler Yeats. Déjà au début du 20ème siècle, il se débattait avec ce conflit, et le nationalisme irlandais incandescent. Il était irlandais. Il me semble que ce qu'il voyait, c'était la manière dont une idée peut transporter ? embraser, les hommes et leurs coeurs. Une idée qui devient une passion qui embarque quasiment tout le monde, et rend les gens méconnaissables. Il voyait... la guerre de religion. Ce n'est pas nouveau, et de mon point de vue, la guerre de religion n'est pas prête à s'éteindre non plus, quel que soit l'état de nos institutions religieuses, d'ailleurs.

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