La lutte des Irlandais contre les Anglais, d’après Sorj
Chalandon avec la trahison comme thème central fait l‘objet d’une nouvelle
bande dessinée.
Le rappel de ce conflit m’a paru lointain et je n’ai pas
partagé le conflit personnel du traitre qui se confie à mots comptés, passant
de la passion nationaliste à la solitude de l’incompris, secret.
J’ai appris que la violence présente sur ces terres pendant
des décennies a amené les partisans de l’IRA à apprécier tout ce qui pouvait
affaiblir l’ennemi british et donc se retrouver à un moment du côté du III° Reich.
L’antagonisme religieux entre protestants et catholiques est
aussi évoqué mais m’a semblé extérieur à une démarche intime douloureuse dont
la profondeur reste mystérieuse.
Je n’ai pas vraiment compris la passion de la lutte pas plus
que les motifs pour s’en éloigner malgré les traits acérés et les paroles fortes.
La singularité de ces 160 pages tient peut être dans cette absence de
jugement : ni héros, ni salaud.
« Maintenant que tout est
découvert, ils vont parler à ma place. L’IRA, les Britanniques, ma famille, mes
proches, des journalistes que je n’ai même jamais rencontrés. Certains oseront
vous expliquer pourquoi et comment j’en suis venu à trahir. Des livres seront
peut-être écrits sur moi, et j’enrage. N’écoutez rien de ce qu’ils prétendront.
Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux
qui diront m’avoir connu. Personne n’a jamais été dans mon ventre, personne. Si
je parle aujourd’hui, c’est parce que je suis le seul à pouvoir dire la vérité.
Parce qu’après moi, j’espère le silence. »
Un de mes poètes préférés s'appelle William Butler Yeats. Déjà au début du 20ème siècle, il se débattait avec ce conflit, et le nationalisme irlandais incandescent. Il était irlandais. Il me semble que ce qu'il voyait, c'était la manière dont une idée peut transporter ? embraser, les hommes et leurs coeurs. Une idée qui devient une passion qui embarque quasiment tout le monde, et rend les gens méconnaissables. Il voyait... la guerre de religion. Ce n'est pas nouveau, et de mon point de vue, la guerre de religion n'est pas prête à s'éteindre non plus, quel que soit l'état de nos institutions religieuses, d'ailleurs.
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