du coup, mon parapluie mon pull et mon
blouson emportés par précaution m’encombrent inutilement. Nous nous orientons
vers le bac (passeur A) qui traverse le bras de mer entre les
sables d’Olonne et la Chaume. Nous
payons à bord 2.20 € par personne pour le court trajet en compagnie
d’autres touristes, autochtones et cyclistes. Puis une fois débarqués, nous
flânons jusqu’au phare à tête rouge. Nous avançons jusqu’au bout du ponton,
parmi les flaques et les bites d’amarrage roussies par la rouille, travaillées
par les vagues submersives. Côté Sables d’O., un
autre phare, vert, moins enfoncé dans l’océan penche tout autant que la
tour de Pise. Un chemin bombé à travers des rochers et des conduites
recouvertes de ciment, nous ramène vers le prieuré Saint Nicolas de style
roman, désaffecté, désacralisé mais restauré. Reconverti en salle de concerts
et d’expositions actuellement closes pour la saison, il n’est pas ouvert
à la visite. La Chaume, quartier de marins-pêcheurs,
s’organise en un dédale de petites rues. Les maisons basses et soignées où les tags sont absents témoignent de la présence d'une population plutôt modeste.Comme herbes folles au pied des murs, s’invitent de graciles roses
trémières, à l’image des îles océaniques.
La tranquillité plane dans ces rues résidentielles
loin des voitures et des commerces, nous sommes seuls. Après avoir
repris le bac, nous
poursuivons parmi les bars et restaurants, abrités et bien placés
pour profiter de l’ambiance maritime.
Nous repiquons vers la rue du palais, et entre le
MASC et le musée du Blockhaus Hôpital,
nous optons pour le Blockhaus.
En
introduction, cet intéressant musée
diffuse un petit film d’un quart d’heure, un peu redondant avec les
nombreuses affiches exposées, mais bienvenu pour remettre en tête les faits
historiques.
Puis nous
pénétrons dans le blockhaus appartenant au mur de l'Atlantique, autrefois dissimulé sous une villa. Comme dans les bunkers souterrains de la ligne Maginot, tout est ingénieusement
pensé pour optimiser un espace restreint : ventilation, chauffage, groupes
électrogènes remplissent de petites pièces fermées par de lourdes portes
blindées.
Nous
accédons à une vingtaine de salles répondant à un plan géométrique, organisées
en enfilade de trois en profondeur et de
6 en largeur. Un périscope et des
antennes en parapluie maintenaient un lien avec l’extérieur, pour voir et
entendre sous les 3 mètres
de béton armé. Nous traversons les blocs
opératoires, passons dans les cellules
de repos des infirmiers et des médecins
rendus réels par la présence de mannequins en situation et de matériel médical d’époque. De
vieilles vitrines contiennent
encore des outils chirurgicaux, des
pansements, des médicaments. Tout était prêt pour l’accueil des blessés allemands.
Lorsqu’ ils débarquaient, un infirmier constatait leur état et les orientait en
fonction de leur pathologie grâce à un système de couleurs. Enfin, des WC
étroits garantissaient un minimum d’hygiène pour un lieu aussi clos.
Des objets appartenant à la vie quotidienne
sous l’occupation replacent encore un peu plus
les visiteurs dans l’époque, comme les affiches proposées au départ.Il n’est
plus temps de s’engouffrer dans le MASC ( art contemporain) voisin. De toutes les façons, sortis
d’un monde souterrain aveugle, nous aspirons plutôt à profiter de la lumière vespérale. Nous
récupérons la voiture et prenons la promenade
JF Kennedy. Elle longe les plages de sable équipées de parkings payants,
devient boulevard du Maréchal Delattre de Tassigny avant d’atteindre le puits d’enfer. Cette curiosité
géologique se présente comme une longue faille étroite entre deux rochers
battus par la mer se terminant par une petite grotte rongée par l’eau. Nous la
surplombons, des restes de la marée stagnent
encore dans les pierres trouées que nous foulons alors que les vagues
propulsées viennent se casser avec fracas en gerbes mousseuses sous nos pieds.
« Un fait divers des années 40 raconte que l’on a trouvé dans cette faille
une malle sanglante contenant le corps d’un homme assassiné par son employée de
maison ».
Nous nous
mettons en quête d’un restaurant en dehors des Sables d’O.En effet, ce soir
les Sablais fêtent les marins du Vendée Globe : récompenses parades et
feux d’artifice ont été programmés attirant une foule de passionnés et de
fêtards. Nos tentatives à Olonne sur mer échouent,
entre fausses adresses du GPS et fermetures sans explication. Nous finissons
dans une zone industrielle pimpante, à l’étage du restaurant Angoni. Il s’intègre dans un complexe commercial regroupant
un Leclerc, des boutiques de grandes enseignes, un
escape game… organisé autour d’une petite cour avec jets
d’eau telle celle du village des marques à Villefontaine. Au menu : spritz, raie et petits légumes, ou rizotto aux asperges et
desserts. Il fait
encore jour lors de notre retour au airB&B, et
suffisamment tôt pour voir le match de foot Danemark/France à la télé.
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