quoique
alors c’est par Luz que j’ai abordé la punk la plus révérée
du milieu « trapenardeur »,
pour assouvir quand même ma curiosité à propos de "l'incontournable" de la littérature contemporaine.
« Son histoire de
bonnes femmes post ménopausées qui fument des clopes en discutant avec des
paumés ne fera pas trente entrées. »
La complaisance que je craignais envers la drogue et la
déglingue est bien là, mais cette immersion en milieu rock and coke a paru
puissante et instructive à celui que l’époque affole depuis son canapé.
Le récit d’une déchéance depuis la responsabilité d’un
magasin de disques jusqu’au caniveau permet un regard panoramique sur la
société : bourge XVI°, clocharde véhémente, bobos en tous genres, milieu
culturel qui aime tant être égratigné par Despentes, trader et D.J., baiseurs
et baisés, gosses plus maltraités que des chiens, bières et chips, clefs USB et
réseaux sociaux…
La figure de l’anti héros devenue habituelle m’a semblé
vraiment représentative du laisser aller contemporain ponctué de bouffées de
violence.
Le domaine musical est le lieu commun de l’ouvrage de 300
pages où le dénommé Vernon fait valoir une compétence très forte parsemée de
mots absolus, alors qu’il néglige jusqu’aux conditions même de sa survie.
« Il ne se sentit
ni triste, ni désespéré, c’est une autre humeur, qu’il ne connaît pas, un bruit
blanc l’image qu’avait l’écran de télé, la nuit, quand il était plus jeune un
brouillard de points, un chuintement. Il n’y a plus que le froid qui lui
paraisse bien réel. »
Glaçant.
RépondreSupprimer"Femmes post-ménopausées discutant avec des paumés, la clope au bec" (ma phrase est meilleure que celle en haut, je trouve...) Et oui, je m'y reconnais un peu, sans la clope au bec. C'est un petit vice sale et cher, la cigarette. Ne parlons pas de la santé pour une fois.
Je me reconnais... sans le caniveau, ouf. Une petite pensée pour Sénèque qui se désespérait déjà qu'on se moque de lui parce qu'il osait parler de chercher et de trouver le bonheur alors qu'il était millionnaire. Chercher et trouver le bonheur dans la sobriété, la frugalité, la... retenue ? En fuyant le tape à l'oeil.
L'artiste maudit a laissé la place au SDF/drogué maudit. Le déclin ne date pas d'hier.
Ce qui me révulse le plus dans notre société, c'est son côté vulgaire, et fier de l'être.
Mais il y a encore de belles rencontres à faire, et de temps en temps on tombe sur des gens qui essaient de rester dignes, même sans argent. Ça, j'admire plus que tout.
Entre les riches qui se laissent aller, et les... pauvres qui se laissent aller, le laisser aller est étouffant en ce moment.
Pour les conditions de survie... une petite pensée pour cet illuminé qui, il y a plus de 2000 ans maintenant, vivait d'amour et d'eau fraîche, de l'hospitalité, qui vivait de son Verbe, promis à un avenir incandescent, et qui a pu durer trois ans et des poussières comme ça en... SDF, avant qu'on le cloue sur la croix, et qu'il parte pour un avenir... incroyable.
Comme quoi, quand on parle de réalisme maintenant, je suis très circonspecte. Tu connais mon credo : la réalité n'a aucune obligation d'être vraisemblable.
Le propre de la bourgeoisie est de ne pas oser y croire. Ça, et épouser la valeur refuge de la "propreté" comme variation plus propre ? de la propriété.
Non, je trouve que ça ne nourrit pas ce qui reste de mon âme.