En bonne universitaire, la conférencière précise la
différence entre « terre sainte » et « terre de sainteté » et
propose que le terme de géopolitique s’applique à l’état d’Israël, à la Palestine,
à la Jordanie, au judaïsme, au christianisme, à l’islam, à une ville :
Jérusalem.Pour avoir plus appris sur les religions dans les tableaux
présentés lors des conférences des amis du musée de Grenoble que dans des cours
de catéchisme, me voilà rassuré d‘entendre que rien n’est simple dans ce
Moyen-Orient compliqué quand les exégèses à propos d’écrits millénaires ne sont
pas prêtes d’être conclues.Dans la Genèse à propos de Shabbat : « Et Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia. » marque
simplement un jour différent des autres sans l’idée de perfection ni de
territoire hors sol.Alors qu’aucune mention de « terre sainte » n’est
faite dans la bible, il conviendrait d’écouter avec Moïse devant le buisson
(Sinaï) ardent :
« Ne t’approche pas ici ; retire tes sandales de dessus tes
pieds, car le lieu où tu te tiens debout est admat
kodech. »
Une terre de sainteté se différencie d'un lieu d’une
expérience de sainteté. Dieu est conduit à choisir l’homme malgré le péché originel
d’Adam, la tour de Babel, la perversion du peuple punie par le déluge, il
distingue un peuple témoin de cette alliance. Bergson disait à propos du prophète Isaïe :
« S’il a pu
penser à une justice universelle, c’est parce qu’Israël distingué par Dieu des
autres peuples, lié à Lui par un contrat, s’élevait si haut au-dessus du reste
de l’humanité que tôt ou tard, il serait pris pour modèle. »
La Terre promise pour les juifs se limite aux anciens royaumes
hébreux :
« Je te donnerai
le territoire qui va de la mer des joncs à la mer des Philistins et du désert
au fleuve ». Cette mer des Philistins - qui a donné le mot Palestine -
est la mer Méditerranée. Les chrétiens ont élevé des sanctuaires dès le quatrième
siècle pour marquer les territoires où Jésus a passé sa vie, à Bethléem lieu de
sa naissance, Nazareth son village et Jérusalem où il a été crucifié. Jérusalem, est la « maison sacrée » pour les
musulmans, troisième ville sainte après La Mecque et Médine. Depuis le
dôme du Rocher, « la mosquée la plus lointaine »
Mahomet aurait
pris la direction du ciel chevauchant son cheval Al-Bouraq. « La terre de
lait et de miel » de l’ancien testament est un couloir disputé depuis
3500 ans. Avant le Covid,
quatre millions de pèlerins dont un quart de
catholiques
venaient chaque année à Jérusalem.
Pourtant trois fois sainte, la ville d’un million d’habitants n’a pas de statut depuis 1947 alors que les nations unies avaient adopté une résolution prévoyant la création de deux Etats. Au cœur du conflit israélo-palestinien, les deux parties revendiquent Jérusalem comme capitale. Une ligne verte partage la ville depuis 1949, l'Ouest pour Israël, l'Est pour la Jordanie. Après la guerre des six jours, la Jordanie laisse la place à l’OLP et un statu quo s'applique pour les lieux saints : le mur des Lamentations pour les juifs, l'église du Saint-Sépulcre pour les chrétiens, l'esplanade des Mosquées pour les musulmans. Trois monastères et un mausolée appartiennent à La France. Le Vatican n’a reconnu Israël qu’en 1994 et Jean Paul II qui en 1986, avait été le premier souverain pontife à entrer dans la grande synagogue de Rome depuis 2000 ans, n’avait pu pénétrer dans le Cénacle de Jérusalem où aurait eu lieu le dernier repas du Christ.Le pugilat de 2008 entre prêtres grecs orthodoxes et Arméniens à propos de privilèges d’usage dans l’église du saint Sépulcre parait bien dérisoire en regard d’autres conflits.
Pourtant trois fois sainte, la ville d’un million d’habitants n’a pas de statut depuis 1947 alors que les nations unies avaient adopté une résolution prévoyant la création de deux Etats. Au cœur du conflit israélo-palestinien, les deux parties revendiquent Jérusalem comme capitale. Une ligne verte partage la ville depuis 1949, l'Ouest pour Israël, l'Est pour la Jordanie. Après la guerre des six jours, la Jordanie laisse la place à l’OLP et un statu quo s'applique pour les lieux saints : le mur des Lamentations pour les juifs, l'église du Saint-Sépulcre pour les chrétiens, l'esplanade des Mosquées pour les musulmans. Trois monastères et un mausolée appartiennent à La France. Le Vatican n’a reconnu Israël qu’en 1994 et Jean Paul II qui en 1986, avait été le premier souverain pontife à entrer dans la grande synagogue de Rome depuis 2000 ans, n’avait pu pénétrer dans le Cénacle de Jérusalem où aurait eu lieu le dernier repas du Christ.Le pugilat de 2008 entre prêtres grecs orthodoxes et Arméniens à propos de privilèges d’usage dans l’église du saint Sépulcre parait bien dérisoire en regard d’autres conflits.
Je
viens de voir sur Internet que les chrétiens en Terre sainte sont
majoritairement palestiniens. Les plus dynamiques, les évangéliques, en accord
avec les positions extrêmes de Trump « s’intéressent bien plus à des prophéties liées à la « fin des
temps » qu’à l’idée de préserver une tradition chrétienne locale vieille
de deux millénaires. »
Pas de quoi simplifier le problème.
Je n'approuve pas la position de Bergson sur le problème de.. l'élection du peuple juif, le peuple "élu". Pas plus que j'approuve l'idée de dire que l'alliance entre Dieu et son peuple élu prend la forme d'un contrat. Toute alliance prend-elle la forme d'un contrat ? Le contrat que nous avons avec la mutuelle santé doit-il être compris de cette manière ? L'alliance que je vis avec mon mari SANS CONTRAT DE MARIAGE (mariée sous le régime de la communauté...) doit-elle être comprise de cette manière ? Pour dire comment le fait de rabattre l'alliance de Dieu sur un contrat sous-tend notre modernité si... protestante ?
RépondreSupprimerDans les études sur le Judaïsme que j'ai pu faire, on peut faire remarquer que l'élection du peuple juif (qui le fait "sortir du lot", comme fait toute élection, d'ailleurs) n'est pas une marque de privilège, mais un appel à la responsabilité, une charge. Et quand on lit l'Ancien Testament, on peut voir à quel point le peuple juif est loin d'être... exemplaire dans ses conduites. C'est ce qui semble mystifier certains de mes amis français, si désireux de trouver des modèles ? des idéaux dans les livres saintes. L'Ancien Testament n'est pas grec au point de fournir un Grand Modèle à copier pour nous rapprocher de la sainteté... sur terre.
Avec le temps, j'ai réalisé que c'est pour ça que je l'aime. On voit la conduite o combien humaine de gens assez ordinaires, (avec quelques héros éblouissants tout de même qui se font régulièrement lapidés ?, qui ont MAUVAISE PRESSE en tout cas) qui retombent constamment dans les mêmes ornières.
Pour le Shabbat, le jour du Seigneur, comme j'aime l'appeler, il répond à ce qui me semble une absolue nécessité dans la vie humaine : le fait de démarquer, de distinguer, de différencier DANS LE TEMPS un temps qui n'est pas ordinaire. C'est un jour de repos pour se souvenir qu'il y a autre chose que... le commerce, et "les affaires qui continuent". "L'otium" des Juifs ? Moins civilisé et sophistiqué que les Romains qui ne travaillaient que le matin, et se prélassaient l'après midi dans leurs thermes, mais du repos tout de même.
Merci pour l'instruction, et la visite.
Oui, je dois dire que l'anéantissement de la Diaspora a d'énormes implications, non seulement pour les Juifs, mais pour les... Gentils ? Païens ? que NOUS professons d'être...Autant d'implications que la destruction du Temple(Jérusalem) par Titus avait dans le temps dans ce monde-là.