« Gustave
Caillebotte et son chien » photographié par Martial Caillebotte.
Caillebotte est né en 1848 dans une famille aisée. Après la
mort de son frère René, il va rédiger un premier testament où il confie à
l’Etat sa collection de Renoir, Monet, Degas, Pissarro, Cézanne … afin qu’ils soient exposés au musée
du Luxembourg, réservé aux artistes vivants.
Le « Martyre de saint Denis » de Léon Bonnat, qui fut son maître aux Beaux Arts, ne fait
pas partie du lot impressionniste, de plus ce portraitiste à succès n’avait pas besoin
d’être soutenu. A ses débuts, Gustave Caillebotte propose une « Femme nue
sur un divan » mais ne poursuivra pas dans le
genre. Pourtant, malgré la pesanteur, le charme avait pu se dispenser de
l’idéalisation classique.Le quotidien héroïque se manifeste dans « Intérieur
d'atelier au poêle »,
marquant son goût pour le naturalisme. Recalés au salon de 1875, «Les Raboteurs de
parquet » connaissent le succès à la
deuxième exposition des « refusés ». La fugacité et la force mises en
valeur dans une perspective vigoureuse, les jeux de lumières, justifient la
célébrité du tableau.Il s’intéresse au travail manuel :
« Les peintres en
bâtiment » figurent dans la modernité haussmannienne.Les lumières de la neige vont bien à l’originale « Vue de
toits » de Paris
(aujourd’hui inscrits au patrimoine de l’UNESCO) les touches vibrantes
n’abolissent pas le dessin. Sur bien des variations vues depuis des immeubles,
la verdure contrarie souvent la rectitude, cet « Homme
au balcon » est conquérant.« Dans un café » rejoue
dans les miroirs la rivalité avec les sculpteurs, en révélant l’envers. Le
personnage à la façon d’Hopper appelle un récit, une intrigue.
il les rejoint en plein air au bord de « l’Yerres », quand la
pluie fait ses effets dans une composition asymétrique.L’incertitude des rives du « Petit bras de la
Seine » à la touche libérée séduit Durand-Ruel le visionnaire promoteur des
impressionnistes de l’internationale des marchands d’art. Dans le
triptyque d’une « journée idéale au bord de l’eau » peut s’esquisser
un frêle esquif : « Canoë sur Yerres », qui
vint après les périssoires.
Le philatéliste ingénieur nautique est devenu
conseiller municipal.Les jardins l'inspirent : « Les roses du jardin »
« Orchidées Cattleya et anthuriums ».Dans « Le Parc de la propriété d'Yerres »
chapeaux et massifs jouent avec les cercles.« La serre » qui protège une jungle sous une solide
structure construite dans sa propriété du Petit-Gennevilliers résume une œuvre avec ses cadrages inspirants pour le cinéma. Sa production nous invite à
table, en barque, sur les ponts et sur les balcons d’une époque fleurie. Il meurt à 45 ans en 1894. Renoir son exécuteur
testamentaire aura pu prendre connaissance de l'avis de Gérôme parlant du legs de Caillebotte,
noyau aujourd’hui des collections d’Orsay :
Ton rapprochement de "Dans un café" avec l'oeuvre de Hopper est bien tentant, mais je ne mords pas à l'hameçon : pour moi, il y a une dimension dévitalisée, lisse, à l'oeuvre de Hopper qu'il n'y a pas dans "Dans un café". Et puis... il y a plus d'expression, plus d'épaisseur dans l'Homme de "Dans un café" que dans les oeuvres de Hopper. Chez ce dernier, la modernité poursuit son terrible travail de... sape de l'humanité dans l'Homme. Son travail de faire de ce dernier un... automate. Triste travail, et triste automate.
RépondreSupprimerÇa fait belle lurette que je vois dans la peinture impressionniste un désir fulgurant de célébrer une nature qui est en train de s'amincir dans les abords de la capitale pour laisser place à la chose mécanique. Le regard impressionniste est un regard où la photo n'a pas encore l'emprise qu'elle a sur nous à l'heure actuelle, pour déterminer à outrance notre vision des possibilités ? de la réalité.
Cela m'intéresse de pouvoir admirer les transformations haussmanniennes dans la capitale. J'aime beaucoup cette architecture, cette modernité... là.