Une revue de critique sociale qui titre « Grenoble et
l’école elle est à qui ? » peut susciter l’intérêt au moment où une
proposition pour les écoles de Marseille vise à nommer des enseignants en
dehors des règles ordinaires du mouvement, comme ce fut le cas dans les écoles
expérimentales de la Villeneuve de Grenoble.
Mais ma curiosité a été mise à l’épreuve par des partis pris
lourdingues qui voient par exemple dans l’obligation scolaire en 1882 « une
contrainte des plus pauvres ».
Leurs rappels historiques sont biaisés qui
oublient une date essentielle : la réforme Haby du collège unique sans
doute trop complexe à décrypter quand l’égalité était servie en amuse-bouche de
la part d’un ministre de droite.
L’article concernant la Villeneuve se conclut sur les mots
d’André Béranger avant sa mort et croise d’autres témoignages à tonalité essentiellement
nostalgique.
Les réponses
entrevues à la question de la propriété de l’école peuvent prêter à
contestation, même si elles ont la fraicheur de mots d’enfants en tête des 200
pages agréablement illustrées
« Nous on
travaille et on n’est pas payés : c’est un peu du travail forcé,
non ? »
La mise en valeur du travail des ATSEM est louable même si
je sais que leur pouvoir était parfois abusif quand une jeune collègue instit’
avait la prétention de changer quelques habitudes. Quant aux mamans d’élèves,
elles n’ont pas toutes comme première préoccupation de porter le hijab pour
jouer au foot ou le burkini.
Il est vrai que les rédacteurs ont eu plus de contacts avec
« Alliance citoyenne », Sud éducation, la CNT, voir le PAS dont
j’avais dessiné le logo affirmant une diversité de points de vues qui n’est
point venue, qu’avec le SGEN CFDT à l’origine des ZEP alors qu’il est
question d’éducation prioritaire.
A l’image de leur rappel « les courants pédagogiques
pour les nuls » n’est pas trompeur, sous des formules rebattues
« Maria Montessori et Célestin Freinet sont dans un bateau ». Pour le coup leur inculture n’est guère
alternative comme pourraient le faire croire leur goût pour les squats, les Zad
et les Zapatistes. Les thématiques, école à la maison, hypertrophie du
religieux, transgenre, l’école dehors, ne sont guère originales. Le seul de
l’académie qui ait refusé de faire passer les évaluations est interviewé, et il
faut ressortir de sa retraite Claude Didier pour que soit dénoncé un « base
élèves » qui commence à dater.
Si les rédacteurs disent avoir été bousculés dans leurs
certitudes lors de la pandémie, cela ne les conduit guère à nuancer leurs
jugements envers ceux qui avaient à gérer la crise que ce soient Blanquer ou
Piolle. Leur résistance proclamée envers la numérisation à l’école ne prend
même pas en compte leur déception de ne pas découvrir dans les classes visitées
toutes les horreurs technophiles qu’ils souhaitaient.
Finalement
il n’y avait pas que leur écriture inclusive pour m’agacer les gencives, j’ai trouvé plus rétro que moi.
En te lisant, je me dis que Dieu est bien descendu une nouvelle fois pour brouiller le langage des hommes afin qu'ils ne se comprennent plus, et mettre fin à la construction de la Tour de Babel (qui ne tombe pas, comme je rappelle constamment, tellement les Occidentaux sont fermement persuadés que Dieu détruit la Tour, en bon pater facho, comme on dirait de nos jours.).
RépondreSupprimerHypothèse : et si la Tour de Babel était finalement un édifice fait... de vent !
Il faut admettre que du vent, il y en a beaucoup.
D'après Emmanuel Berl dans un livre d'essais, Fénélon se serait adressé à un pénitent se voyant ? se voulant ? prophète avec le conseil suivant : "Taisez-vous donc un peu, et peut-être vous pourrez entendre la voix de Dieu."
Bon conseil, je crois.
Et maintenant je me tais...