Un metteur en scène de théâtre en déplacement à
Hiroshima consent à être conduit par une jeune femme de ses lieux de répétition
à sa résidence.
Ce film inspiré par une œuvre d’Haruki Murakami est
tellement riche que les trois heures de projection passent comme dans un rêve,
comme la vie, que cette révision de Tcheckov enrichit avec une interprétation
en langue des signes (coréen) époustouflante.
Le tempo lent mais jamais lassant permet d’aborder le thème
du deuil, de la sincérité, de la force des récits, de la reconstruction, de la construction de soi,
et par la grâce d’un scénario limpide récompensé au festival de Cannes,
ménageant des silences, nous sommes surpris à tout moment par les personnages.
Une pointe de fantasque vient pimenter un récit qui nous
donne un aperçu de la profondeur, de la complexité universelle de l’âme
humaine, sans que soient amenuisés les singularités culturelles rendues avec
finesse par un réalisateur précieux.
Il éloigne la peur des grands mots et s’attache à explorer
sans forcer l’amour et la vérité.
On sort en se disant « voilà un beau film » sans
que jamais il n'ait pris la pose, bien que lors de conclusions multiples, une
séquence près d’une sublime maison écroulée soit trop explicative à mon goût.
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