Un petit trait de lumière et le rideau se lève sur un
danseur aux bras désobéissants : la saison peut commencer à la MC2.
Dès
que ses trois partenaires entrent, leurs gestes maladroits s’emmêlant, se
démêlant, deviennent fascinants par leur précision.
Toute rentrée marque le temps qui passe, alors la souplesse
des artistes me parait à chaque fois plus extravagante comme leur capacité à se
souvenir de gestes nouveaux sous des cadences endiablées voire dans le silence.
On entend leurs expirations et alors que souvent les danseurs semblent
s’accorder sans se regarder, leurs regards sont expressifs.
Il s’agit de « N.N.N.N. » de William Forsythe mais
je ne sais pourquoi ces quatre lettres.
En deuxième partie « Solo for Two »,
du chorégraphe suédois Mats Ek sur des musiques épurées d’Arvo Pärt. Un
homme et une femme apparaissent, disparaissent dans les ouvertures du décor,
changent de costumes en étant toujours aussi virtuoses. Quelques touches
d’humour m’ont plutôt embarrassé, surtout les tressaillements d’un escalier.
Final en beauté avec 8 danseurs solitaires et ensemble pour
« Die Grosse Fuge » d’Anne Teresa De Keersmaeker
reconnue aux premiers gestes quand la danse n’est pas qu'un accompagnement mais rend tangible la musique du quatuor à cordes de Beethoven.
Ardents, tombant, se relevant, vivants, nous vivifiant comme
d’habitude.
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