Un des charmes de la cuvette grenobloise est de pouvoir
passer facilement de la ville plate à une nature escarpée aménagée pour
recevoir tous les publics.
Rocher de Comboire.
Le mot « Comboire » est davantage associé à la
zone commerciale d’Echirolles qu’au fort militaire qui parmi sept autres devait
défendre Grenoble après la défaite de 1870. Au pied du Vercors, situé en face
de celui de Bresson, il « battait la vallée du Drac
vers l'amont », en principe, car il n’a guère servi. Qui sait qu’il se
nomme « Monteynard » en l’honneur d’un lieutenant- général de Louis
XV, appellation plus familière aux usagers de voile d’un lac voisin ? Le suffixe « oire » se rapprocherait du mot
« orée », le bord de la combe.
Partis de Seyssins après avoir longé la digue du Drac nous
arrivons dans les hauteurs de Claix aux belles bâtisses et son « chemin du
repos de l’ouvrière » avant de prendre « le chemin des
cimentiers » et de monter au belvédère qui offre une belle vue sur la
Chartreuse, la Mathesine, Belledonne, et le Mont Blanc.
Le site internet remarquable https://baladesenisere.wordpress.com/2014/10/28/le-rocher-de-comboire nous apprend que ce promontoire est
une « relique glaciaire du Würm de 18 000 ans » (la
dernière période glaciaire du Pléistocène dans les Alpes) et signale les fleurs
remarquables : orchis homme pendu, ophrys araignée, les
arbustes : pistachier térébinthe, « ces
falaises sont des lieux de nidification très appréciés des rapaces, en
particulier du grand duc d’Europe et du faucon pèlerin. On y trouve des abris
sous roches et des diaclases dont le Trou du Renard, une cavité qui se trouve sur le flanc est
de la colline et où ont été retrouvés des squelettes, ainsi que des poteries et
des parures datant de l’âge du Bronze (-1800 à -800 avant notre ère). »
Rocher du Cornillon.
En bordure Ouest de la Chartreuse, détaché du rocher de
l’Eglise, on peut aisément contourner l’éperon rocheux situé sur la commune du
Fontanil-Cornillon.
« Cor désigne un grand rocher qui
permet de servir de belvédère et que l'on retrouve notamment dans le nom
d'autres communes telles que Corenc, Corps ou Corbelin. ». Ce
circuit familial à partir de Rochepleine quartier au nord de la commune de Saint
Egrève, permet de trouver plus sûrement des escaladeurs que les vestiges d’un
château idéalement placé, détruit depuis Lesdiguières.
Rendez-vous est pris au pied de la statue équestre de Philis
de La Charce, du nom d’une héroïne de
« L’astrée », roman fleuve de l’époque de Louis XIV.
La « Jeanne
d’Arc Dauphinoise » dont le nom de baptême était Philippe de la Tour du
Pin de La Charce, avait abandonné la religion protestante pour devenir
catholique. Cette conversion ne sera pas indifférente aux historiens pour
évaluer ses performances guerrières. Cette altière guerrière est située à
l’entrée du très soigné jardin des Dauphins situé Porte de France. Nous passons
d’une terrasse à l’autre par des sentiers qui en ce jour de semaine étaient
bien moins embouteillés que le week-end où les familles profitent des aires de
jeux, où les amateurs de botanique peuvent faire la différence entre coronilles
et genêts.
Au fur et à mesure de la montée, nous ne nous lassons pas de
reconnaître sous un autre angle les bâtiments de la ville dont on comprend
l’extension à la couleur des toits. Passant de tunnels en escaliers jusqu’à la
gare d’arrivée du plus ancien téléphérique urbain (1934) nous pouvons partager
les paroles de Stendhal « Je n'ai pas la force de décrire la vue
admirable et changeant tous les cent pas, que l'on a depuis la Bastille».
La première bastille fut construite par Lesdiguières en 1591, puis l’inévitable
Vauban apporta sa pierre aux fortifications qu’Haxo paracheva sous Louis XVIII
à l’endroit le plus septentrional du massif de Chartreuse, frontière avec le
Royaume de Savoie. Des cavités creusées dans la roche calcaire dites
« grottes de Mandrin » sont en réalité ultérieures à une présence du
célèbre contrebandier. Le travail des hommes est impressionnant, sans parler
des cimenteries qui s’alimentaient sur ces falaises pour fabriquer du ciment
prompt. La présence de l’armée est encore marquée avec le musée des troupes de
montagne et le mémorial du Mont Jalla que l’on atteint après avoir pris le
chemin derrière le restaurant du père Gras. Nous nous sommes élevés alors de 400 m. La descente qui arrive
au dessus de l’église Saint Laurent recèle d’autres belles surprises telles des
marches monumentales le long d’une alignée spectaculaire de cyprès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire