Oui Bruno Nicolini est un
anticonformiste: positif, tendre, drôle, il ne se prend pas au
sérieux, mais nous ravit depuis - je n’arrive pas à m’y faire - vingt ans, le
prenant toujours pour le petit dernier des chanteurs qui ont des textes et une
personnalité.
Au delà des formules heureuses, des points de vue nouveaux,
pour des scénettes vives où il sublime la banalité, accompagnées de musiques
sautillantes, notre quotidien en est tout éclairé. Il se permet d'être cérémonieux pour traiter avec distance des sujets pas si anodins que ça. Son romantisme le plus
vibrant nous touche grâce à un humour très contemporain qui met de la légèreté
à la gravité.
Le temps passe : « Oui et alors » :
« … Il ne faut
pas douter
Qu’on se passera de
nous
Comme nous de nos
ainés ».
Toujours garder « Un
lego dans la poche ».
« L’enfance est
si courte
Et dure si
longtemps. »
L’amour en fuite :
« Tous
les divorcés »
Se sont aimés
tendrement
Un weekend sur deux,
Ils le répètent à
leurs enfants
Quel est le plus
important, l’premier amour ou l’plus récent ? »
Toujours croire « Les
belles histoires » où subsiste :
«… le piment doux
Des premières
querelles d’amoureux ».
« Tu peux faire
le blasé
Arguer que tu t’en
moques
T’as pas fini de
pleurer
Si ce n’est pas
réciproque. »
A un enterrement, il a jeté sa rancune à la rivière :
« Au nom du
temps perdu », il
trouve belle la veuve qui a été sa femme.
Le refrain d’« Une
âme de poète » a beau contenir:
«
Ça me troue l’fion bordel à cul »:
« On connaît des gens très classes
Distingués, bien comme
il faut
Qui disent des trucs
dégueulasses
Sans employer de gros
mots »
Pour évoquer les classes moyennes « William et Jack » Dalton sont parfaits.
Et le slogan « Exigeons l’impossible » risque
de se résoudre
« quand les poules auront des caries ».
Plaisir de vacances avec « Le bain de 23h 30 »
et celui de chaque jour :
« Les filles de
plus de 40 ans »
« N’aiment pas
qu’on leur mente
Sauf quand on fait
semblant
De leur en donner
30 ».
« Les indociles heureux » fait la distinction entre
les vrais et les faux rebelles de cour d’école ou des open space, les
anarchistes de ministère, les insoumis à la fashion week:
« Y'a les
rebelles d'Internet,
Révolutionnaires de
Twitter
Et qui vont sauver la
planète
En postant partout des
petits cœurs
De faux rebelles sous toutes les formes,
L’époque est à la
vaine querelle
Anticonformiste, c'est la norme,
Rebelle c'est
consensuel »
Juste un petit commentaire très pouddingue (mea culpa) sur le "on se passera de nous" : il y a un monde entre se passer de ses vieux quand ils ne sont plus là, ou s'en passer quand ils sont toujours vivants.
RépondreSupprimerÇa dit, pour les inconséquents qui ne parviennent pas à voir la différence...
C'est une évidence, mais des fois, j'ai l'impression qu'on a perdu la capacité de voir les évidences. Trop de.. culture, des fois ?