lundi 5 avril 2021

L’horloger de Saint Paul. Bertrand Tavernier.

La rediffusion de ce premier film d’une œuvre en comportant une trentaine permet au spectateur de passer de l’identification au fils en 73 à celle du grand père en 2021 pour constater que les relations entre générations demeurent mystérieuses sans qu’un emprisonnement de 20 ans en soit forcément le prix.
Bien que la relation entre le commissaire (Rochefort) et le brave horloger (Noiret) puisse  paraître parfois quelque peu aléatoire, est reposée la question éternelle :
« qu’avons-nous fait pour nos fils ? » à moins que ce ne soit «  qu’avons-nous pas fait ? ».
Tavernier a été assistant de Melville 
mais la traversée du temps épargne « L’horloger de Saint Paul » inspiré de Simenon dont on retient la profondeur psychologique et le charme des rouflaquettes.
La camaraderie autour des assiettes lyonnaises est toujours aussi réconfortante alors que les années Pompidou étaient rudes dans les entreprises quand la CGT n’était pas forcément du côté d’un gauchisme encore vivace.
Le fils assassin s’était confié à Madeleine qui s’était occupé de lui dans la  vraie maison de la famille Tavernier dans laquelle Aragon avait été hébergé pendant la guerre 
«  mon père est trop gentil ».
Pendant une heure 45, nous avons du temps pour envisager sous des allures désabusées, un désarroi pouvant tourner à la complaisance, et remarquer qu’à chaque époque de bons vivants crient qu’ils étouffent avant de regretter le temps d’avant où d’autres pensaient avoir manqué d’air eux aussi.

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