Dans ce film de 81, je me rappelais d’Eddy Mitchell et de Guy
Marchand en imbéciles de haute volée, à les revoir, le rire a tourné au jaune
et sous le soleil blanc le propos m’a paru vraiment très noir.
Quand le commissaire humilié se venge, nous sommes
soulagés : les salauds sont vraiment trop salauds. De toutes ces personnes
minables qui ont la belle vie dans l’Afrique Occidentale Française à la veille
de la seconde guerre, n’est épargnée que l’institutrice.
« Tu cherches à sauver
des innocents ? Y’en a pour ainsi dire pas. Les crimes, y sont tous
collectifs. On participe à ceux des autres et les autres participent aux
vôtres. »
Les dialogues sont excellents :
« A partir de quel
moment on se gratte les couilles parce que ça nous gratte ou parce que ça nous
fait plaisir ?".»
Les acteurs sont au sommet de leur art : Huppert incarne
Rose une garce à qui on pardonne (presque) tout, Noiret joue l'ange exterminateur à
la voix enjôleuse d’autant plus calculateur et cynique qu’il a été excellent
dans la veulerie, Marielle apparait en mac élégant, Marchand se montre abject, Mitchell libidineux,
Audran en bigoudis.
Les images très fortes et justes de l’Afrique ne constituent
pas qu’une toile de fond.
Dans la richesse des thèmes abordés l’historien
émérite du cinéma
nous gratifie d’une séance en plein air interrompue par une
tempête de sable que les spectateurs noirs suivaient avec un traducteur en live
alors que les colons depuis leur balcon voyaient le film à l’envers.
Finalement cette drôle de fable est drôle, folle,
luxuriante, discordante comme le souligne parfois la musique, poétique, posant
quelques problèmes métaphysiques sans sacrifier une once de notre plaisir de
spectateur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire