La dramaturge qui les met en scène a toutes
les qualités :
humour et tragique, légèreté et profondeur mettent à nu les
liens d’une famille juive et mesurent le temps qui passe :
« Chez ma mère,
sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés
l’un sur l’autre dans une brouette. C’est comme si on nous avait poussés dedans
à une vitesse vertigineuse et qu’on nous avait versés dans le temps. »
Les enfants de la fratrie devenus adultes se retrouvent lors d'une visite à Auschwitz :
« Mon frère et ma
sœur je nous vois sur cette route bordée de cheminée et de pierres mortes et je
me demande ce qui nous a fait tomber fortuitement dans le même nid, pour ne pas
dire dans la vie même. »
où l’omniprésence de selfies pourrait donner lieu à des
images faciles, la subtilité au service de la force, va au cœur du mystère
humain, sans grandiloquence.
« Elles vont dire
terrible, indicible, etc, à tout bout de champ ? me suis-je demandé. J’ai
décidé de ne pas me laisser énerver trop vite par elles. »
Il se rappelle un reportage sur Verdun :
« On leur avait
dit quinze mille morts sous vos pieds, les boyaux à l’air ! Les touristes
extasiés. Ils viennent avec leurs gosses: grand-papa s’est battu pour toi. Pour
moi ? Et comment il me connaît, dit le gamin. »
Avec tant de sincérité, les moments les plus ténus de la
vie, prennent une acuité terrible : la tendresse succède à la violence, la
lucidité la plus tranchante à l’oubli.
« Dans le
rétroviseur, il m’a semblé un peu content ; le soleil rentrait dans la
voiture. Tout était bien. Ou alors tout était triste. Allez savoir comment sont
les choses. »
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