Du temps de ma jeunesse, lecteur de Libération, il se disait
quand passait un corbillard que le Figaro perdait alors un lecteur, je ne lis plus
Libé et les crématoriums se sont installés loin des rues passantes.
La devise due à Beaumarchais « Sans la liberté de blâmer, il
n'est point d'éloge flatteur. » figurait en dernière page du journal d'une droite plus fréquentable que le camp des populistes aux matins désenchantés.
Le thème de « La Grande Guerre de 14 /18»,
d’ailleurs rarement écrit sous cette appellation tout au long de ces 114 pages, est toujours porteur
de sentiments forts, quand se comptent en dizaine de milliers les morts en un
jour ou les volontaires défilant avec Hemingway à New York avant de
traverser l’Atlantique.
Les productions sont encore nombreuses à ce sujet,
à la télévision : http://blog-de-guy.blogspot.com/2014/04/apocalypse-i-clarke-d-costelle.html,
dans la littérature récente : http://blog-de-guy.blogspot.com/2010/10/le-chemin-des-ames-joseph-boyden.html
Cette publication au moment où Maurice Genevois, était reçu
au Panthéon
« Ce que nous
avons fait, c’est plus qu’on pouvait demander à des hommes »
permet de réviser quelques acteurs de cette guerre.
« Tu n’en
reviendras pas
Toi qui courais les
filles
Jeune homme dont j’ai
vu
Battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise » Aragon
Du « Dieu que la
guerre est jolie » de Guillaume Apollinaire
à Cendrars : « Cette pute d’existence »,
Péguy mort au front :
« Heureux ceux qui sont morts dans les
grandes batailles
Couchés dessus le sol à la face de Dieu »,
Barrès: « Debout les morts » :
les citations peuvent pleuvoir, toutes remarquables, elles nous excuseront de
ne pas retourner « A l’Ouest rien de nouveau », ni approcher « Le
feu », pas plus que « La comédie de Charleroi » de Drieu la
Rochelle, pourtant :
« Les
hommes qui ne savent plus créer de statues, des opéras, ne sont bons qu’à
découper du fer en petits morceaux. Ils se jettent des orages et des
tremblements de terre à la tête, mais ne deviennent pas des dieux. Et ils ne
sont plus des hommes ».
Les présentations sont variées et la liste de tous ces
auteurs considérables serait bien fastidieuse menant jusqu’à Radiguet
dont « Le diable au corps » fit dire à Paul Morand
« Une peinture effrontée de grandes
vacances au milieu des croix de bois ».
Des présentations bien écrites dynamisent la lecture et
mettent en évidence l’absurde chez Barbusse:
« Cette guerre c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle »
alors que chez Dorgelès la vie l’emporte.
Dès 1929, Jean Norton Cru, ancien fantassin, jugeait
« sacrilège de faire avec notre sang et
nos angoisses de la matière à littérature »,
avait classé deux cents
quarante six auteurs, de l’excellent Genevois au nul Montherlant.
Oui à la devise de Beaumarchais.
RépondreSupprimerOui à la "GRANDE" guerre. Comment se fait-il qu'"on" a enlevé le "grande" à la guerre de 14 ? Il faut avouer que c'est un rapt... à double tranchant.
J'ai appris dernièrement au moins une circonstance... atténuante au caractère si monstrueux d'Adolf Hitler : ayant été témoin de l'horreur du gaz dans les tranchées pendant la "grande" guerre, il a refusé de l'employer sur les lieux de combats en 39-45.
Oui, oui, je sais ce qu'on me dira en réplique, et c'est juste...
Il y a une très belle réplique dans la pièce de "Macbeth", quand la "pauvre" femme de Macbeth le pousse au crime par des arguments qui attentent à sa virilité. Il dit, avant de céder : "j'ose faire tout ce qui sied à un homme. Qui en fait plus n'en est plus un." Si seulement il avait pu résister à la pousse-au-crime...
Toute notre puissance moderne ne nous assure pas la grandeur.
La vie est faite de paradoxes.
Merci à ceux qui sont sacrifiés pour leur sacrifice. Par leur sacrifice... ils sont grands, et ils le resteront. Nous ne l'oublierons pas.
J'ai fait une faute dans ce commentaire. A la fin, j'aurais voulu dire : "merci à ceux qui sont allés par obéissance jusqu'au sacrifice pour leur sacrifice."
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