lundi 29 mars 2021

Le samouraï. Jean Pierre Melville.

La forme peut envoyer par le fond : ce polar est tellement stylé qu’il en est figé, avec une accumulation de clichés qui le range parait-il dans la catégorie des films culte.
Le scénario cultive les invraisemblances avec Alain Delon en tueur à gages dont on ne voit que le chapeau soigneusement vissé et revissé et l’imperméable. Le mutique ne passe surtout pas inaperçu, il met les gants avant de prendre son révolver, alors que les gestes barrières ne s’imposaient pas dans le seul lieu où il ne devrait pas aller, s’il n'était pas suicidaire.
A quoi bon passer tout son temps à se forger un alibi et abuser ses poursuivants dans le métro pour revenir banalement sur les lieux du crime ?
Il faut que le charme des plans et de la lumière, la beauté des acteurs et des actrices soit forts pour que la nostalgie qui s’attache à ces années nous laisse regarder ces images en noir et blanc, finalement, sans déplaisir. 
A l’heure où le cinéma français célèbre Dupontel avec Masiero et compte ce film de 1967 parmi ses chefs d’œuvre, les borgnes au pays des aveuglements continuent à hanter les salles vides.

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