La rediffusion de ce premier film d’une œuvre en comportant
une trentaine permet au spectateur de passer de l’identification au fils en 73
à celle du grand père en 2021 pour constater que les relations entre
générations demeurent mystérieuses sans qu’un emprisonnement de 20 ans en soit
forcément le prix.
Bien que la relation entre le commissaire (Rochefort) et le
brave horloger (Noiret) puisse
paraître parfois quelque peu aléatoire, est reposée la question
éternelle :
« qu’avons-nous fait pour nos fils ? » à
moins que ce ne soit « qu’avons-nous pas fait ? ».
Tavernier a été assistant de Melville
mais la traversée du temps épargne « L’horloger de
Saint Paul » inspiré de Simenon dont on retient la profondeur
psychologique et le charme des rouflaquettes.
La camaraderie autour des assiettes lyonnaises est toujours
aussi réconfortante alors que les années Pompidou étaient rudes dans les
entreprises quand la CGT n’était pas forcément du côté d’un gauchisme encore
vivace.
Le fils assassin s’était confié à Madeleine qui s’était
occupé de lui dans la vraie maison de la
famille Tavernier dans laquelle Aragon avait été hébergé pendant la guerre
« mon père est
trop gentil ».
Pendant une heure 45, nous avons du temps pour envisager
sous des allures désabusées, un désarroi pouvant tourner à la complaisance, et
remarquer qu’à chaque époque de bons vivants crient qu’ils étouffent avant de
regretter le temps d’avant où d’autres pensaient avoir manqué d’air eux aussi.
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