mercredi 27 janvier 2021

Le Creusot.

Il est temps après notre visite non prévue à Pommiers en Forez, 
de reprendre sans tergiverser la route pour Le Creusot.
Nous arrivons à l’office du tourisme juste avant la fermeture où une employée nous fournit un plan de la ville, quelques brochures.
Notre hébergement rue Jules Guesde est situé juste à côté, dans une rue où le stationnement ne pose aucun problème. Récupérer les clés s’avère plus difficile : personne pour nous accueillir, il faut les extirper d'une boîte à code que nous ne trouvons qu’après avoir appelé notre hôte. En haut des escaliers raides menant au 2ème étage, un petit studio tout neuf nous attend.
Nous commençons aussitôt notre découverte de la ville, en descendant vers la place Mitterrand.
Près de la mairie une esplanade où une plaque célèbre les droits de l’homme propose des transats  en bois au dessus d’un parking . Rapidement nous pouvons voir apparaître l’histoire de la ville
en longeant les usines Arcelor Mital  et en croisant de nombreuses statues d’Eugène Schneider. Il avait fait construire des maisons avec jardins pour ses ouvriers qui accédaient gratuitement aux soins médicaux et à l’école (l’école Schneider  recrute encore aujourd’hui  des jeunes pour des formations professionnelles en lycée, c’est le cas à Grenoble).
Même si la vue est belle, nous sommes déçus par le lieu dit La combe des mineurs atteinte en une quinzaine de minutes de montée à pied, il n’en reste que quelques maisons mitoyennes en briques parfois repeintes.
Les habitants, héritiers des locataires précédents, profitent de l’extérieur côté cour ou côté jardin et bavardent autour d’une bière. D’une maison s’échappent les cris inarticulés d’un vieillard. Des jardins semblent laissés à l’abandon. D’après ce qui nous croyons comprendre, certains serviraient aujourd’hui à des personnes en réinsertion.
Nous redescendons vers le centre en évitant la rue à cause de chiens agressifs. Nous marchons dans la zone industrielle, Un vieux bâtiment administratif en ruine voisine avec  des entreprises plus modernes puis on entre dans la zone commerciale.
« La brasserie de la gare » affiche complet en terrasse, aussi nous prolongeons notre marche jusqu’au « Fût-mets ». Là, nous sommes introduits dans une petite cour intérieure, insoupçonnable dans ce quartier d’immeubles populaires. Un tartare charolais ou un rizzoto aux cèpes arrosés de bière calment notre appétit tandis qu’à nos côtés un groupe de quatre personnes a opté pour la dégustation de différents whiskys et tapas.
Le lendemain,
après avoir apprécié la fraicheur de notre studio pourtant situé sous les toits, nous  nous préparons sans précipitation puisque  nous sommes proches du château de la Verrerie. 
Nous patientons dans son très vaste parc public  en attendant l’heure d’ouverture ; nous ne  poussons pas  jusqu’à la volière d’où nous parviennent le chant du coq et le cri du paon.
Par contre, nous apercevons le jardin à la française négligé avec des buis mal entretenus et les 2 fourneaux coniques si particuliers dans la cour.
- Le Château était au départ une manufacture royale de cristal et d’émaux appartenant à Marie-Antoinette. Le bâtiment en U et les 2 fours étaient destinés à héberger l’activité, à loger les ouvriers. Comme il n’existait aucun modèle de manufacture de cristal, l’architecte adopta la forme d’un château. Puis E. Schneider  acquit l’ensemble au XIX° siècle. Il transforma l’un des fours en théâtre utilisé pour distraire ses hôtes de marque.
Aujourd’hui, il est classé monument historique, reconverti en  musée de l’homme et de l’industrie.Il renferme :
- des représentations du Creusot à différentes époques, avant, pendant et après la création de la manufacture
- une exposition « citoyenneté » qui ne déclenche pas nos passions…
- des objets en cristal avec des explications sur le travail  et les évolutions techniques (en rapport avec la fonction première du château)
- des portraits et photos de  la dynastie Schneider, leurs vies, leurs familles et alliances, leurs malheurs
- Une ou deux pièces d’habitation meublées conservées.
Enfin, tout le rez-de chaussée est dédié à recevoir des maquettes de locomotives de toutes sortes, dont les progrès sont intimement liés aux fonderies.
Nous aurons eu le musée pour nous tout seuls lors de notre visite. Notre regret sera de ne pas pouvoir pénétrer dans le théâtre fermé (Covid responsable)
- Par contre, le pavillon de l’industrie  tout aussi désert  se visite, avec le prêt d’une tablette numérique. Des vidéos, des  explications, des informations, permettent
- de comprendre les maquettes et les procédés de travail à la mine ou à la forge,
- de voir  des  locomotives ainsi que des réalisations de pièces  industrielles récentes de haute technologie.
Et il est évident que sans la tablette, l’exposition qui tient dans une seule salle  aurait eu du mal à retenir notre attention aussi longtemps. 
Nous récupérons la voiture juste avant que la rue obstruée par une voiture et une camionnette de police, ne soit interdite à la circulation.
Puis nous dévions notre route vers Torcy, au Sud Est, nous voulons voir l’ancien marteau pilon érigé fièrement au milieu d’un rond-point. Nous en profitons pour manger un sandwich rosette cornichons dans un "Marie Blachère" à proximité, équipé d’une salle nickel et  réfrigérée à la disposition des consommateurs.
.... Petit ajout pour compléter le commentaire:


1 commentaire:

  1. Je me demande à quoi ressemble le cristal...
    J'ai été à l'expo sur Baccarat au Petit Palais à Paris, il y a quelques années. Oui, le cristal était/est ? vraiment une industrie en France.
    C'est peut-être pour ça (mais je n'en suis pas sûre) que je le trouve mastoc et pas très intéressant. Il est lourd, ne s'envole pas comme le cristal de Bohème, par exemple.
    On se demande quel rôle peut jouer la production industrielle dans l'allure de la chose, n'est-ce pas ?
    En tout cas, Baccarat ne me séduit pas du tout.
    Cela me fait penser à l'écart qui sépare les métiers des Canuts (et les ouvriers/artisans) des métiers Jacquart, dans le textile. Quand on regarde ce que produit un métier Jacquard, on voit combien le travail ET CE QU'IL PRODUIT, est simplifié. Des fois la simplicité est une vertu, mais pas toujours.

    RépondreSupprimer