Le bimestriel cultive ses aversions, mais gagnerait en
crédibilité en laissant un peu de place à des contradicteurs, aux nuances, lors
de certains articles à sens unique, volontiers donneurs de leçons
Contre le télé
travail, les centres commerciaux, le transport par câble, les trottinettes
électriques, Linky, Spartoo, la vérification de la bonne utilisation des
deniers publics pour les allocataires du RSA, le stade des Alpes…
il n’y a bien
que le vélo et les jardins ouvriers, surtout quand des logements sont prévus à
leur emplacement à avoir grâce à leurs yeux.
Par ailleurs leur indulgence va
plutôt vers les tireurs de feux d’artifices qu’envers ceux qui sont visés par
les mortiers.
Alors quand ils titrent « Perdre
sa vie à la sauver » sur le modèle du slogan de soixante ans d’âge
« perdre sa vie à la gagner »: la parole est donnée essentiellement
aux « opprimés » du masque et à ceux qui estiment que sont oubliés
diabétiques et cancéreux, qui passeraient me semble-t-il encore plus au second
rang si des précautions prises contre la pandémie se relâchaient.
Lors de leur randonnée en vélo dans le Trièves, deux filles reporters ne sont pas toujours bien reçues en
ces temps de confinement, mais elles témoignent d’un état d’esprit différent de
celui qu’elles attendaient avant cette expérience.
Un concierge et une vieille dame se taquinant volontiers mais
indispensables l’un à l’autre, composent un portrait chaleureux.
Cette heureuse façon de rendre compte est souvent réussie parmi
ces 20 pages où j’apprécie aussi parfois leur humour prophétique à propos
des prochaines élections présidentielles :
« Après avoir
gagné les primaires avec 98% des voix, Piolle
se trouve en tête de tous les sondages devant Cyril Hanouna. Le maire de
Grenoble est alors surpris en train de commander sur Amazon un Big Mac avec son
téléphone Huawei compatible 5 G.
Il déclarera plus tard pour se défendre : « C’est parce que Youporn
n’était pas accessible. »
De même, le vocabulaire employé propre à la pandémie
convient bien pour fustiger l’implantation d’un nouveau centre commercial à Saint martin d’Hères ou l’agrandissement de Grand
Place.
« La directrice
du CHUGA (Consumérisme : une Hérésie ! Urgence de Gérer les
Addictions) déclare : « si
rien n’est fait, le taux d’incidence sur le territoire s’approchera de 120
boutiques pour 400 000habitants ! » »
Ainsi sera évoqué incidemment comme dans chaque numéro le CHUGA officiel (Centre Hospitalier
Universitaire de Grenoble-Alpes).
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