« Il y a une
jeune femme à qui j’ai demandé de m’épouser, elle s’appelle Soon-Yi, et par
bonheur elle a accepté, mais cette histoire-là viendra plus tard et en recèle
une autre. Soit dit entre parenthèses, j’espère que ce n’est pas la raison pour
laquelle vous avez acheté ce livre. »
Mais bien sûr que si ! Pour la même raison qui a
conduit Allan Stewart Konigsberg, dit Woody Allen à s’épancher sur 536 pages et pour retrouver aussi cet humour multipliant les dimensions de nos
compréhensions, aujourd'hui menacé en particulier dans son pays où la publication
de son livre a été entravée.
« Tout ce que je
réclame, c'est qu'on disperse mes cendres à proximité d'une pharmacie. »
La première partie évoque son enfance puis comment il
est devenu un cinéaste fécond mais n’a pas la saveur de ses allusions cinématographiques lorsque la légèreté donne de la profondeur à la gravité.
« Illettré et peu
soucieux d’érudition, j’ai grandi comme un prototype de limaçon planté devant
la télévision, canette de bière à la main, match de foot à plein volume, la
page centrale de Playboy punaisée au mur, un barbare arborant la veste en tweed
à coudières d’un professeur d’Oxford. »
L’auteur n’a jamais manqué de se mettre en scène, pourtant la construction est quelque peu répétitive d’autant plus qu’il faut
attendre pour que soit abordée « l’affaire » qui a brouillé son
image aux yeux des cinéphiles, et bien qu’il semble serein, a noirci une carrière
proche de son terme. La désinvolture du titre souligne bien entendu tout
son contraire : les étincelles du bûcher ont déjà goût de cendre.
Le récit détaillé du différend vis à vis de Mia Farrow et de deux de ses enfants est convainquant, illustrant les dégâts de la « cancel culture » (culture du bannissement)
aggravés par un conformisme aux réflexes s’apparentant au maccarthysme.
« Et puis, être
misanthrope, ça a du bon…les gens ne vous déçoivent jamais. »
Je me suis dit que je me passerais de cette autobiographie.
RépondreSupprimerÇa ne me fait pas rire l'idée de disperser les cendres à côté d'une pharmacie à l'époque où les pharmacies rutilantes et ouvertes trônent dans les villages français, et les églises sont vides, et à l'époque où nous vivons une certaine dictature sanitaire.
Ça ne me fait pas rire, alors que j'adore les films de Woody Allen, et soupçonne la presse américaine de vouloir le crucifier, même... de trouver n'importe quel prétexte pour le crucifier. (Feu) chez moi... tout est possible maintenant.
A la hauteur d'une nouvelle de Kurt Vonnegut que je n'ai pas lue, mais je sais qu'elle existe, où il parle d'une culture où on donne des "handicaps" aux bien portants (égalité oblige) pour que les de plus en plus nombreux mal portants ne se sentent pas lésés. Oui... tout est possible aux U.S. maintenant. Quand on est tombé sur la tête, et le monde est à l'envers, ça met du temps pour se remettre d'aplomb. L'étude de Rome me montre que ça peut mettre des siècles pour se remettre d'aplomb. Pas pour notre vie, peut-être, en tout cas.
L'autobiographie que je veux racheter, car je ne l'ai plus, est celle de Charlie Chaplin. Je pense que Woody, tout mignon qu'il est, arrive à la cheville de Charlie Chaplin.
Son oeuvre, que j'aime beaucoup, n'est pas tout à fait à la hauteur (en noblesse) de Charlie Chaplin. Epoque oblige, probablement.
La névrose de Woody est un peu étriquée... et étriquante.