Une fois la voiture chargée, nous prenons le temps d’un brin de
causette sympa avec la jeune logeuse dont nous avions rencontré la mère hier
lors de la passation des clés.
Puis le GPS programmé sans péage ni autoroute nous conduit en
direction de Roanne/ Le Creusot à travers les Monts du Forez et de jolis
paysages de collines, paysages qui se
transforment et deviennent moins vallonnés.
Nous bifurquons vers MONTBRISON sous préfecture du département de la Loire (23 000 habitants).
Garés place Grenette, sans parcmètre à payer
et en plein centre, avec pour seule contrainte le disque bleu valable 1h
30, nous obtenons à l’Office du tourisme, une brochure contenant un circuit
pédestre et des explications sur les principaux sites historiques. Nous nous
offrons un petit café sur la place avant
de nous lancer dans les rues, plan en main.
Nous commençons par la rue du
marché, intéressante pour l’ancienne
maison Jean Papon puis nous marchons vers la Salle
Héraldique ouverte malheureusement uniquement l’après-midi, nous nous
contenterons d’en admirer la façade gothique de dimensions modestes.Le parcours passe ensuite par la Collégiale
Notre Dame d’Espérance, construite sous Guy IV comte du Forez (XIII°). Une fresque montre Sainte Catherine d’Alexandrie terrassant le
dragon. Les caractéristiques du gothique pas encore flamboyant se révèlent dans
les vitraux, les voûtes en ogives, les colonnes et colonnettes sur les piliers
surmontés de chapiteaux floraux. L’église est dotée d’un orgue fabriqué par le
réputé facteur alsacien Callinet.
Nous revenons sur nos pas, à la découverte de la rue Martin Bernard bordée par des demeures des notables du XV au
XVIII°. Sont signalées plus
particulièrement par des panneaux d’informations historiques la maison Robertet et la maison aux lions en
vis-à-vis. Une dame s’attarde devant les explications récemment installées et
nous explique que, petite, on lui a raconté que les lions tiraient la langue à la maison Robertet, suite à un
différend qui opposait les 2 familles. Mais les lions… n’ont pas de
langue !
Nous regagnons la voiture et cheminons vers Le Creusot par des petites routes désertes au milieu de
terres agricoles, de troupeaux de Charolais,
contraints à quelques déviations pour cause de travaux.
Pour déjeuner, nous faisons halte à POMMIERS EN FOREZ au restaurant le Salvigny. Nous commandons une salade César ou un filet mignon au
thym inscrit au menu et des tartelettes au citron que nous consommons sous les platanes de l’autre côté
de la rue, ce qui complique le travail de la serveuse.
Il s’agit d’un Château Prieuré
moyenâgeux entouré d’anciennes
dépendances, reconverties aujourd’hui en habitations. L’ensemble forme un vrai
petit bourg protégé derrière l’enceinte du lieu religieux, incluant une église romane dédiée à Saint Julien et de
libre accès.
Rehaussé au fil des siècles, bien rénové, l’édifice a connu plusieurs strates. Le monument
offre une façade originale flanquée de trois tours. Elles furent rajoutées après la guerre de cent ans contre
le réfectoire, tant dans un but défensif
que dans un but de consolidation. François 1er désigne des prieurs laïcs pour surveiller les
prieurs, et ils en profitent pour grignoter à leur profit les possessions
religieuses. Au XVIII° siècle, la bâtisse est aménagée en s’inspirant de la
façon de vivre des Laïcs : pièces plus confortables, plus lumineuses, avec
des sols en « tapis » (tommettes carrées en pourtour et quadrilobes
au centre), et surtout, des cheminées.
Après la seconde guerre mondiale, une riche et dévote bourgeoise
l’achète puis la lègue aux vieux religieux comme maison de retraite.
L’étage
est divisé en cellules individuelles proches d’une chapelle cramoisie de
plein pied qui leur était destinée. Aujourd’hui, l’ancien prieuré appartient à la
région.
La visite donne droit à la montée dans les combles par un escalier du
XVIII°, d’abord en pierre puis en bois. La charpente est magnifique ; parfois en
chevrons (XV° siècle), elle est aussi à « enrayure » : cela permet
de percer des fenêtres dans le toit afin
d’optimiser l’espace pour d’autres cellules. Il y a aussi une partie des
combles datant du XVIII° (combles
« brisées »). Dans ce grenier subsiste un adorable pigeonnier volontairement privé de
ses locataires responsables des dégradations ; il arrive qu’un ou deux
parviennent malgré tout à s’introduire pour nicher dans les anfractuosités des
murs.
Voyons... les prieurs laïcs pour surveiller les prieurs religieux... jusqu'où on peut mettre des gens pour surveiller les surveilleurs ? La surveillance : une fonction promue à un grand avenir.
RépondreSupprimerSympa que les riches bourgeois aient légué le prieuré aux religieux retraités, si je comprends bien (encore que ça m'étonne un peu cette idée de religieux retraités. Vieux, oui, mais pourquoi.. retraité ? Pourquoi les religieux retraités ne sont pas les religieux... faisant retraite, comme c'est déjà prévu ? Bon, passons.).
Comme ça, la boucle est bouclée ?
Une belle visite. Merci.