mercredi 20 janvier 2021

Le Forez.

Une fois la voiture chargée, nous prenons le temps d’un brin de causette sympa avec la jeune logeuse dont nous avions rencontré la mère hier lors de la passation des clés.
Puis le GPS programmé sans péage ni autoroute nous conduit en direction de Roanne/ Le Creusot à travers les Monts du Forez et de jolis paysages de collines, paysages qui se transforment et deviennent moins vallonnés.
Nous bifurquons vers MONTBRISON sous préfecture du département de la Loire (23 000 habitants). Garés place Grenette, sans parcmètre à payer  et en plein centre, avec pour seule contrainte le disque bleu valable 1h 30, nous obtenons à l’Office du tourisme, une brochure contenant un circuit pédestre et des explications sur les principaux sites historiques. Nous nous offrons un petit café  sur la place avant de nous lancer dans les rues, plan en main.
Nous commençons par la rue du marché, intéressante pour l’ancienne maison Jean Papon puis nous marchons vers la Salle Héraldique ouverte malheureusement uniquement l’après-midi, nous nous contenterons d’en admirer la façade gothique de dimensions modestes.
Le parcours passe ensuite par la Collégiale Notre Dame d’Espérance, construite sous Guy IV comte du Forez (XIII°). Une fresque montre Sainte Catherine d’Alexandrie terrassant le dragon.
Les caractéristiques du gothique pas encore flamboyant se révèlent dans les vitraux, les voûtes en ogives, les colonnes et colonnettes sur les piliers surmontés de chapiteaux floraux. L’église est dotée d’un orgue fabriqué par le réputé facteur alsacien Callinet.
Nous revenons sur nos pas, à la découverte de la rue Martin Bernard bordée par des demeures des notables du XV au XVIII°.
Sont signalées plus particulièrement  par des panneaux  d’informations historiques  la maison Robertet et la maison aux lions en vis-à-vis. Une dame s’attarde devant les explications récemment installées et nous explique que, petite, on lui a raconté que les lions tiraient  la langue à la maison Robertet, suite à un différend qui opposait les 2 familles. Mais les lions… n’ont pas de langue !
Nous regagnons la voiture et cheminons vers Le Creusot  par des petites routes désertes au milieu de terres agricoles, de troupeaux de Charolais, 
contraints à quelques déviations pour cause de travaux.
Pour déjeuner, nous faisons halte à POMMIERS EN FOREZ au restaurant le Salvigny. Nous commandons une salade César ou un filet mignon au thym inscrit au menu et des tartelettes au citron que nous  consommons sous les platanes de l’autre côté de la rue, ce qui complique le travail de la serveuse. 
Nous sommes au pied  d’un curieux bâtiment fortifié qui nous intrigue et nous attire :
Il s’agit d’un Château Prieuré moyenâgeux  entouré d’anciennes dépendances, reconverties aujourd’hui en habitations.
L’ensemble forme un vrai petit bourg protégé derrière l’enceinte du lieu religieux, incluant  une église romane dédiée à Saint Julien et de libre accès.
Pour visiter le prieuré clunisien, il faut passer par une visite guidée.
Rehaussé au fil des siècles, bien rénové, l’édifice a connu plusieurs strates. Le monument  offre une façade originale flanquée de trois tours. Elles furent  rajoutées après la guerre de cent ans contre le réfectoire, tant dans un but  défensif que dans un but de consolidation. François 1er désigne des prieurs laïcs pour surveiller les prieurs, et ils en profitent pour grignoter à leur profit les possessions religieuses.
Au XVIII° siècle, la bâtisse est aménagée en s’inspirant de la façon de vivre des Laïcs : pièces plus confortables, plus lumineuses, avec des sols en « tapis » (tommettes carrées en pourtour et quadrilobes au centre), et surtout, des cheminées.
Après la seconde guerre mondiale, une riche et dévote bourgeoise l’achète puis la lègue aux vieux religieux comme maison de retraite. 
L’étage est divisé en cellules individuelles proches d’une chapelle cramoisie de plein pied qui leur était destinée. Aujourd’hui, l’ancien prieuré appartient à la région.
La visite donne droit à la montée dans les combles par un escalier du XVIII°, d’abord en pierre puis en bois. La charpente est magnifique ;  parfois en chevrons (XV° siècle), elle est aussi à « enrayure » : cela   permet de percer des fenêtres dans le toit  afin d’optimiser l’espace pour d’autres cellules. Il y a aussi une partie des combles datant du  XVIII° (combles « brisées »).
Dans ce grenier subsiste un adorable pigeonnier  volontairement privé de ses locataires responsables des dégradations ; il arrive qu’un ou deux parviennent malgré tout à s’introduire pour nicher dans les anfractuosités des murs.

1 commentaire:

  1. Voyons... les prieurs laïcs pour surveiller les prieurs religieux... jusqu'où on peut mettre des gens pour surveiller les surveilleurs ? La surveillance : une fonction promue à un grand avenir.
    Sympa que les riches bourgeois aient légué le prieuré aux religieux retraités, si je comprends bien (encore que ça m'étonne un peu cette idée de religieux retraités. Vieux, oui, mais pourquoi.. retraité ? Pourquoi les religieux retraités ne sont pas les religieux... faisant retraite, comme c'est déjà prévu ? Bon, passons.).
    Comme ça, la boucle est bouclée ?
    Une belle visite. Merci.

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