Nous arrivons à l’office du tourisme juste avant la
fermeture où une employée nous fournit un plan de la ville, quelques brochures. Notre hébergement rue Jules Guesde est situé juste à côté, dans
une rue où le stationnement ne pose aucun problème. Récupérer les clés s’avère
plus difficile : personne pour nous accueillir, il faut les extirper d'une boîte à code que nous ne trouvons qu’après avoir appelé notre hôte. En haut
des escaliers raides menant au 2ème étage, un petit studio tout neuf
nous attend.
Nous commençons aussitôt notre découverte de la ville,
en descendant vers la place Mitterrand. Près de la mairie une esplanade où une
plaque célèbre les droits de l’homme propose des transats en bois au dessus d’un parking . Rapidement
nous pouvons voir apparaître l’histoire de la ville en longeant les usines Arcelor Mital et en croisant de nombreuses statues d’Eugène
Schneider. Il avait fait
construire des maisons avec jardins pour ses ouvriers qui accédaient gratuitement aux
soins médicaux et à l’école (l’école
Schneider recrute encore aujourd’hui des jeunes pour des formations
professionnelles en lycée, c’est le cas à Grenoble). Même si la vue est belle, nous sommes déçus par le
lieu dit La combe des mineurs
atteinte en une quinzaine de minutes de montée à pied, il n’en reste que quelques maisons mitoyennes en briques
parfois repeintes. Les habitants, héritiers des locataires précédents,
profitent de l’extérieur côté cour ou côté jardin et bavardent autour d’une
bière. D’une maison s’échappent les cris inarticulés d’un vieillard. Des
jardins semblent laissés à l’abandon. D’après ce qui nous croyons comprendre, certains
serviraient aujourd’hui à des personnes en réinsertion. Nous redescendons vers
le centre en évitant la rue à cause de chiens agressifs. Nous marchons dans la
zone industrielle, Un vieux bâtiment administratif en ruine voisine avec des entreprises plus modernes puis on entre
dans la zone commerciale.
« La brasserie de la gare » affiche complet
en terrasse, aussi nous prolongeons notre marche jusqu’au
« Fût-mets ». Là, nous sommes introduits dans une petite cour
intérieure, insoupçonnable dans ce quartier d’immeubles populaires. Un tartare charolais ou un rizzoto aux cèpes arrosés de
bière calment notre appétit tandis qu’à nos côtés un groupe de quatre personnes
a opté pour la dégustation de différents whiskys et tapas.
Le lendemain, après avoir apprécié la fraicheur
de notre studio pourtant situé sous les toits, nous nous préparons sans précipitation
puisque nous sommes proches du château de la Verrerie.
Nous patientons
dans son très vaste parc public en attendant l’heure d’ouverture ; nous
ne poussons pas jusqu’à la volière d’où nous parviennent le
chant du coq et le cri du paon. Par contre, nous apercevons le jardin à la
française négligé avec des buis mal entretenus et les 2 fourneaux coniques si
particuliers dans la cour.
- Le Château était au départ une
manufacture royale de cristal et d’émaux appartenant à Marie-Antoinette. Le
bâtiment en U et les 2 fours étaient destinés à héberger l’activité, à loger
les ouvriers. Comme il n’existait aucun modèle de manufacture de cristal,
l’architecte adopta la forme d’un château. Puis E. Schneider acquit l’ensemble au XIX° siècle. Il
transforma l’un des fours en théâtre utilisé pour distraire ses hôtes de
marque.
Aujourd’hui,
il est classé monument historique, reconverti en musée
de l’homme et de l’industrie.Il
renferme :
- des
représentations du Creusot à différentes époques, avant, pendant et après la
création de la manufacture
- des objets
en cristal avec des explications sur le travail
et les évolutions techniques (en rapport avec la fonction première du
château)
- des
portraits et photos de la dynastie
Schneider, leurs vies, leurs familles et alliances, leurs malheurs
Enfin, tout
le rez-de chaussée est dédié à recevoir des maquettes de locomotives de toutes
sortes, dont les progrès sont intimement liés aux fonderies.
Nous aurons
eu le musée pour nous tout seuls lors de notre visite. Notre regret sera
de ne pas pouvoir pénétrer dans le théâtre fermé (Covid responsable)
- Par
contre, le pavillon de l’industrie tout aussi désert se visite, avec le prêt d’une tablette
numérique. Des vidéos, des
explications, des informations, permettent
- de
voir des
locomotives ainsi que des réalisations de pièces industrielles récentes de haute technologie. Et il est
évident que sans la tablette, l’exposition qui tient dans une seule salle aurait eu du mal à retenir notre attention
aussi longtemps. Nous
récupérons la voiture juste avant que la rue obstruée par une voiture et une
camionnette de police, ne soit interdite à la circulation. Puis nous dévions
notre route vers Torcy, au Sud Est, nous
voulons voir l’ancien marteau pilon érigé fièrement au milieu d’un rond-point.
Nous en profitons pour manger un sandwich rosette cornichons dans un "Marie
Blachère" à proximité, équipé d’une salle nickel et réfrigérée à la disposition des
consommateurs.
Je me demande à quoi ressemble le cristal...
RépondreSupprimerJ'ai été à l'expo sur Baccarat au Petit Palais à Paris, il y a quelques années. Oui, le cristal était/est ? vraiment une industrie en France.
C'est peut-être pour ça (mais je n'en suis pas sûre) que je le trouve mastoc et pas très intéressant. Il est lourd, ne s'envole pas comme le cristal de Bohème, par exemple.
On se demande quel rôle peut jouer la production industrielle dans l'allure de la chose, n'est-ce pas ?
En tout cas, Baccarat ne me séduit pas du tout.
Cela me fait penser à l'écart qui sépare les métiers des Canuts (et les ouvriers/artisans) des métiers Jacquart, dans le textile. Quand on regarde ce que produit un métier Jacquard, on voit combien le travail ET CE QU'IL PRODUIT, est simplifié. Des fois la simplicité est une vertu, mais pas toujours.