samedi 30 janvier 2021

Un été avec Pascal. Antoine Compagnon.

De « qui veut faire l’ange fait la bête » au « silence éternel de ces espaces infinis m’effraie »,le savant, philosophe, théologien, fait partie de toutes les saisons de nos vies.
La collection de France Inter en cet été 2020, vient remettre l’Auvergnat au centre de notre village intellectuel comme on dit «  remettre l’église au centre du village » au rugby ou ailleurs,
Pascal fut un lecteur exigeant de Montaigne qui avait inauguré la série comptant aujourd’hui huit livres, si bien que « Les Pensées seraient inconcevables sans Les Essais ».  
« Ce n’est point dans Montaigne, mais dans moi que je trouve tout ce que j’y vois » 
Dans la société « Les vices privés font le bien public »
pendant qu’en chacun de nous « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Toutes ces distinctions entre corps et esprit ont été mises en ordre conjuguant « esprit de géométrie » et « de finesse ».
En 230 pages, A. Compagnon, professeur au collège de France, nous invite à aller au-delà des formules, même si les raisonnements de l’inventeur du calcul des probabilités et de la brouette appellent à des efforts de compréhension surtout quand il et question de querelles religieuses entre « grâce suffisante » et la « grâce nécessaire ». 
« Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé. » 
Le mathématicien, physicien, « ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion ; qui depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort. »
«  Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature, nulle idée n’en approche. Nous avons beau enfler nos conceptions, au-delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses. C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part. » 
Bien que « La vraie éloquence se moque de l'éloquence », comment ne pas extraire en ces temps confinables :  
«Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre » bien que le « divertissement »  dont il est question aille bien au delà de l’anecdote parmi tant de formules ? 
« L’homme est un  roseau pensant » et « le moi haïssable » mais je ne savais plus qu’il avait aussi mesuré l’importance du nez de Cléopâtre. 
Le scientifique fit la preuve du vide, le mondain, l'honnête homme, le promis à la béatification  au bout d’une nuit de feu » eut des accents à la Péguy :  
« Joie, joie, joie, pleurs de joie… » 
il a traversé les siècles,  nous étonne et nous éclaire.

 

1 commentaire:

  1. Merci. Je vais essayer de trouver ça.. et lire Pascal, bien entendu.
    Mais, prise dans la course folle du monde, je cède à une certaine dissipation/dispersion...

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