mardi 26 janvier 2021

Emerveillements. Sandrine Kao.

Si loin du monde bruyant, cet album, entre sagesse de l’enfance et effacement du grand âge, recueille toute la douceur humaine en mettant en scénettes un petit chien, à moins que ce ne soit un cochon d’inde, en tous cas un petit personnage élémentaire tout rond aux traits fins. 
«  Dans tout rêve sommeille une douce part de réel. » 
Sur fond de Fujiyama, il y a toujours un oiseau dans un coin de vignette, une branche de cerisier, et les questions les plus sérieuses se résolvent gentiment le temps d’une page grand format : « traces », « un pas de plus », « le jour se lève »… « émerveillement ». 
« Un jour incertain, on se réveille. Aujourd’hui semble pareil qu’hier. Pourtant quelque chose dans l’air nous dit le contraire. On sort. Tout est là : le ciel, ses nuages, les oiseaux qui chantent, les branches nues des arbres. Tout est là, mais tout est différent. Quel ravissement ! » 
Certains n’y verront qu’une mièvrerie pâle aux phrases gouvernées par le « on », je suis de ceux qui apprécient parfois les tisanes et la simplicité pour mieux savourer les breuvages qui arrachent la gueule et les tragédies glauques.
Cette parenthèse mentholée d’images inspirées par une nature épurée, n'est pas troublée par les mots doux qui en appellent à l’essentiel de notre rapport au monde. 

1 commentaire:

  1. Bon... je crois que je passerai.
    Je ne sais pas comment "définir" le mot "doux" en ce moment. Ni le mot "tendresse". J'ai été échaudée il n'y a pas si longtemps par le mot "tendresse". Cela me mystifie. Il y a des gens qui manifestement n'ont pas les mêmes expériences, les mêmes "définitions" que moi...
    Beaucoup de choses à chercher pour le mot "doux", en supposant qu'on ne le réserve pas pour les "douceurs" après le repas, par exemple : le sucré (qui n'a pas si bonne presse que ça en ce moment, on se demande pourquoi).
    Un nouveau né serait-il "doux" parce qu'il est un nouveau-né ? Mais il vient de passer des heures à lutter à sa manière pour arriver au monde. Et quand il arrive, il est couvert de sang, et d'autres humeurs encore moins acceptables. Il ressemble à quelque chose qu'on pourrait voir sur le champ de bataille bien plus qu'à... un bonbon.
    Bon, fin de râle de vieille grincheuse pour aujourd'hui.
    Amitiés.

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