mardi 21 mars 2017

Notes pour une histoire de guerre. Gipi.

BD aussi sombre que celle chroniquée la semaine dernière était ensoleillée.
Il s’agit d’une guerre : on peut la situer d’abord dans les Balkans pour les paysages, les motifs obscurs, les milices mafieuses et puis comme les villages s’appellent Saint Martin, Saint Julien, Saint André, pourquoi pas chez nous, ou ailleurs ? Le dessinateur est Italien.
« A quelle distance doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la tienne ? »
Le trait est acéré et convient parfaitement à décrire la dérive de mômes décérébrés. La guerre ne bombarde pas seulement des maisons. Christian, Julien et Stéphane « P'tit Kalibre » sont détruits avec des parcelles d’enfance d’autant plus émouvantes à voir subsister qu’ils contribuent à ensauvager le monde.
Douze ans après sa parution, cet album de chez « Actes Sud » est encore plus percutant, en se mettant du côté des « gagnants », gagnant d’un blouson de cuir, d’un rêve de moto, ayant écrabouillé pas seulement leur innocence mais beaucoup de leurs semblables qui ont eu le malheur de croiser la route de ces voyous. Au nom de leur liberté,  ils se sont asservis.
Il y a du Baru pour le trait :
 du Gomorra pour le désespoir :
 http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/12/suburra-stefano-sollima.html

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