BD aussi sombre que celle chroniquée la semaine dernière était
ensoleillée.
Il s’agit d’une guerre : on peut la situer d’abord dans
les Balkans pour les paysages, les motifs obscurs, les milices mafieuses et puis
comme les villages s’appellent Saint Martin, Saint Julien, Saint André,
pourquoi pas chez nous, ou ailleurs ? Le dessinateur est Italien.
« A quelle
distance doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la
tienne ? »
Le trait est acéré et convient parfaitement à décrire la
dérive de mômes décérébrés. La guerre ne bombarde pas seulement des maisons.
Christian, Julien et Stéphane « P'tit Kalibre » sont détruits avec
des parcelles d’enfance d’autant plus émouvantes à voir subsister qu’ils
contribuent à ensauvager le monde.
Douze ans après sa parution, cet album de chez « Actes
Sud » est encore plus percutant, en se mettant du côté des « gagnants »,
gagnant d’un blouson de cuir, d’un rêve de moto, ayant écrabouillé pas
seulement leur innocence mais beaucoup de leurs semblables qui ont eu le malheur
de croiser la route de ces voyous. Au nom de leur liberté, ils se sont asservis.
Il y a du Baru pour le trait :
du Gomorra pour le
désespoir :
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/12/suburra-stefano-sollima.html
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