Nous remplaçons le musée de « Los Amantes de
Sumpa » prévu au programme par une visite de Guayaquil : 4 millions
d’habitants, le port le plus important de la côte ouest de
l'Amérique latine, même si l’appellation
« La perle du pacifique » parait un peu exagérée.
Nous circulons aisément dans la ville à une heure
encore matinale jusqu’à la cathédrale.
Nous pénétrons dans le parc Séminario ou parque Simon
Bolivar où nous découvrons des iguanes en liberté au milieu des pelouses, dans
des arbres, sur les statues, ou dans une grotte artificielle destinée à la
vierge. Cette bête préhistorique réagit avec lenteur sauf à la vue d’un chien
où l’instinct de survie lui rend sa vivacité pour grimper dans l’arbre. Des carpes koï partagent un bassin avec des
tortues. Nous rentrons dans la cathédrale décorée de peintures et de statues néo modernes : Dieu porte une barbe marron au lieu de la blanche, une sainte est vêtue d’une robe XX°, une statue mortuaire d’évêque en gisant provoque des gestes de ferveur… Avec C. nous vidons nos poches de notre petite monnaie pour donner l’aumône à une dame au doux visage à la sortie de l’édifice.
Notre chauffeur nous dépose dans un autre secteur de la ville, pas loin des bidonvilles aux murs colorés aux frais de la ville pour ne pas blesser le regard des visiteurs.
Nous nous trouvons dans le quartier « Las penas » et « Cerro Santa Ana » sorte de Montmartre local avec ses escaliers qui remplacent les rues,
des façades colorées qui affichent des photos anciennes des lieux,
des abords très fleuris où se dissimulent des chats, et des plaques curieuses indiquant le nombre de personnes acceptables dans les maisons.
Quoique modestes, elles prennent un air bobo grâce à l’environnement urbain rénové et abritent petits commerces, bistrots, boucheries, artisanat.
Dans les rues nous croisons surtout des vigiles et des chats à cette heure.
En haut des 200 et quelques marches, une esplanade domine la ville et le large fleuve. Elle possède une église ouverte dans laquelle j’essaie un pauvre piano désaccordé aux revêtements de touche manquants. Un curieux vitrail représente une jeune femme, la donatrice, en train d'en jouer. Sur l’esplanade Juan Pueblos, Jean le peuple, sa sculpture en bronze attend qu’un touriste se love dans ses bras pour la photo.
D’ici, nous mesurons le contraste entre les favelas d’un côté et les toits aménagés avec piscine où nage un solitaire d’autre part.
Nous gravissons l’escalier du phare puis redescendons en étant salués poliment par les vigiles en gilet pare-balles jusqu’à la maison Calderon, occupée actuellement par le ministère de la culture. Outre les œuvres d’art, dont une sculpture de la fécondité et quelques statues en céramique, nous pouvons admirer l’intérieur d’une demeure du début du siècle toute en bois, murs et toit, avec un patio aujourd’hui recouvert d’une verrière pour protéger un carrelage d’origine européenne aux motifs en relief assez inédits.
Regroupés dans l’ancienne salle de séjour de la famille,un coffre à rangement et tiroirs, un grand vase jaune au sol fruit d’une donation et une double table nous sont dévoilés par un jeune employé qui s’improvise guide. De voir tout ce bois intérieur rappelle aussi pourquoi la ville a connu cinq incendies.
Nous disons « au revoir » à la capitale économique que nous avons l’impression d’avoir un peu mieux aperçue d’en haut et cherchons la route de Salinas que nous avons du mal à trouver.
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