Bientôt nous abandonnons la montagne pour des
paysages différents, la route plus plate se trace entre des tertres qui
bouchent l’horizon. Les bâtisses en béton inachevées laissent la place à des
baraques en bois. Nous remarquons des
essences d’arbres et fleurs inconnues. A un arrêt dans une station service, une
colonie de fourmis nous signale notre entrée en Amazonie : chacune d’elle
transporte un morceau de feuille en une procession impressionnante. Nous
traversons des villages aux noms évocateurs : Shell, Los Américos. Il doit
y avoir du pétrole dans la région (première richesse de l’Equateur). La route
est très praticable. Notre guide nous répète que les chinois ont équipé le
pays, l’endettant pour 55 ans, en exploitant aussi ses richesses.
Vers 17h 10
nous atteignons Misahualli et très
rapidement nous embarquons dans une pinasse à moteur, nos bagages transvasés du
minibus au bateau par deux solides gaillards. Pendant ce temps nous remarquons
des religieuses habillées de blanc et noir sur la plage où se baignent les
enfants. Juan notre guide local et ses fils embarquent avec nous, il parle
français avec efficacité. Nous enfilons des gilets de sauvetage et c’est parti.
Le port de Misahualli est situé à la rencontre de deux rivières la Misahualli et le Napo. Nous remontons le Napo sur une vingtaine de kilomètres en ½ h, le temps est beau, la rivière grosse de pluies récentes ondule de remous. Au loin, des pêcheurs ont lancé leurs filets.
Juan, pince sans rire, nous demande de ne pas mettre les mains dans l’eau à cause des piranhas.
Luttant contre le courant, nous accostons sur la rive, devant un escalier. Vite, des jeunes se présentent pour décharger nos bagages et les monter aux lodges « Sacha Sisa » qui surplombent le Napo.
Nous occupons la première maison en bois sur pilotis, trois chambres bien équipées d’un lit avec moustiquaire, d’une douche et d’un WC.
Nos comparses logent plus haut à côté de la maison bar/restau et « salon » de repos avec hamacs abrité par un toit.
Après le coucher du soleil, Juan nous fait un topo sur l’usage du lodge et le programme de demain, répond à nos questions. Il nous explique l’Amazonie et les trois niveaux différents d’altitude, le palu ne sévissant qu’au dernier vers le Pérou. La langue parlée est le Quichoa qui varie en fonction des communautés qu’il compare finement aux nuances entre français, québécois ou belge.
Nous nous offrons un cocktail : « sex in the jungle » composé de fruits de la passion, rhum, crème, cannelle, canne à sucre, citron, ou vodka. Au menu du soir : poisson ou poulet, riz, manioc frit, haricots verts, carottes en bâtonnets et concombre après une soupe un peu gluante au concombre et manioc. Nous rentrons nous coucher après avoir quitté nos chaussures, coutume à respecter chaque fois que nous rentrons dans une maison d’habitation pour maintenir une propreté irréprochable.
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