mardi 13 septembre 2016

Voyages à ma porte. Louis Fournier. Jean Philippe Repiquet.

Au moment où le canton de Virieu-sur-Bourbre va disparaître, l’association des maires et adjoints des communes le composant a édité un livre consacré à ce territoire qui rejoint  désormais celui du Grand Lemps.
Comme le dit par ailleurs Didier Rambaud, conseiller départemental, aux multiples mandats :
« les 14 communes de ces 4 vallées vivent leur destin différemment sur les territoires du Pays Voironnais, de Bièvre Est, de la Vallée de l’Hien, Bourbre-Tisserands, les Vals du Dauphiné »
Loin des exercices compassés des publications institutionnelles, cet ouvrage bien maquetté, à l’iconographie soignée, se lit facilement.
Le propos respecte le titre et ne verse pas dans la nostalgie.
128 pages permettent de mieux connaître cette partie du Dauphiné aux paysages façonnés par les glaciers. Le dernier a  beau avoir fondu il y a 15 000 ans,  ce n’est pas leur présence pendant 12 millions d’années qui offre une clef pour expliquer la dénomination « Terres froides » qui reste discutée : « terre pauvre où la vigne ne poussait pas. »
On ne se refait pas, et je vois là matières à réviser ou à apprendre:
- De l’histoire avec des châteaux et des Chartreux, les chevaliers-paysans, la résistance, les réfugiés et le marché noir avec quelques cocasses procès verbaux de la gendarmerie.
- De la géologie à la recherche de pierres bleues, de pisé et de molasse.  
- De la géographie en parcourant quatre vallées de La Bourbre, de l’Hien, du Surand et du lac de Paladru.
- De l’éducation civique expliquant le rôle d’un canton : justice de paix et conseil de révision.
- Des sciences naturelles allant à l’essentiel : châtaigniers et hêtres.
 Et le travail des hommes et des femmes : tuileries, ganivelles (tressage de lattes de châtaigniers avec de fils d’acier pour une palissade), fromageries, citronade (avec un seul « n ») Bigallet, papeterie et taillanderie, fabrique de galoches, tissages, fourneaux et mobilier urbain… les hôpitaux et les pensionnats, le tramway et le train, les mutations du monde agricole : ses vaches et ses moulins,
Le tourisme suit les chemins de Saint jacques de Compostelle mais aussi le chemin de Saint Martin.
L’éducation artistique s’enrichit avec ceux qui apprécièrent lumières et collines, lacs et étangs dont Jongkind, « le père Jonquille ».
Et le cinéma qui trouva ici décors à son goût : « Les rivières pourpres », « le crime est notre affaire », « La religieuse », « Tristesse Club »…  

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