Cette année j’ai fait mon tour dans la ville que j’aime tant,
un peu tard dans ce mois de septembre où quelques lieux d’exposition étaient
fermés, mais il y avait encore de quoi s’en mettre plein les yeux.
Non que de belles photos y abondent, aujourd’hui le terme
« belles » ferait tâche, mais j’ai repéré que la manière de les
présenter change notre regard et notre opinion.
Il y a bien sûr les formes sophistiquées de commissaires
d’exposition présentant quelques images de gencives sur fond blanc qui me
laissent froid, surtout quand des baratins abscons viennent s’interposer : « ce
paradigme, questionnant ainsi la relation symbiotique qui nous relie aux
images »
Mais j’ai apprécié Eamonn Doyle pas seulement pour la taille de ses passants de Dublin
en majesté à l’Espace Van Gogh. Par contre la collection de travesti(e)s en
tous genres tels qu’ils ont été retrouvés dans des formats début du XX° aurait mérité une attention minutieuse que ne
permet pas une visite d’une seule journée.
La procession en musique du sud-africain William Kentridge sur plusieurs
écrans tenant 40 m
est époustouflante : des ombres chinoises sont mêlées à des acteurs, des
dessins au film, tout un pays nous enveloppe, les vivants et les morts, les
malades et les porteurs de pancartes, les prêtres et les bouffons.
Nous sommes invités à aller au-delà des traces laissées dans
les paysages par l’illusoire ligne Maginot et apercevoir l’Amazonie, une
Angleterre vue comme la planète Mars
ou Swinging Bamako d’une Afrique autrement
plus pop à la Gare
avec des affiches du cinéma
nigérian (Nollywood).
A la
Fondation Manuel Rivera-Ortiz se blinder devant les
enfants victimes des traitements phyto sanitaires en Amérique latine ou les
souffrances du dernier né des états : le Sud Soudan.
Que ce soit au Kosovo post-guerre en Afghanistan ou à Washington la chanteuse PJ Harvey et le photographe Seamus Murphy dialoguent ; le pays
d’où ils écrivent n’est pas si lointain.
Les monstres de cartons pâtes inspirent-ils
les lycéens en nombre à cette période ? Les montages d’Hara Kiri constituent
sûrement pour eux un sujet fécond quand certains ont du mal avec les différents
degrés de l’humour.
Par contre des enfants de maternelle
traversant une exposition concernant l’avortement m’ont paru bien incongrus
mais j’espère qu’ils se sont arrêtés devant les « parfaites
imperfections », à l’Evéché, qui font émerger la poésie des rencontres avec
le hasard.
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