Ce musée original situé au nord de Lyon à Saint Romain au
Mont d’Or est ouvert au public le samedi et le dimanche après midi.
Depuis une quinzaine d’années, le propriétaire du lieu avait
fait parler de lui pour ses ennuis avec la municipalité qui ne voyait pas d’un
bon œil, à l’orée du village aux pierres dorées, ces noirs bâtiments
déstructurés parmi lesquels émergent des crânes gigantesques au milieu de
sculptures rouillées.
J’aime la rouille, les « vanités » qui rappellent
notre mortelle condition, et les démarches artistiques novatrices, mais comme
nous en étions en plein dans la polémique sur la fresque de « Marianne et
les policiers » à Grenoble, ce n’est pas qu’en consommateur d’art
contemporain, amateur de nouveauté, que j’ai déambulé parmi les 5400 œuvres
proposées.
J’avais participé sur Facebook à la polémique contre les
partisans de la liberté d’expression et les allergiques à l’état policier (mais
pas à ses subventions). Ce bombage dont le thème constitue l’ordinaire des
publications sur Internet et dans des publications militantes s’imposait à tous,
la semaine où deux policiers étaient assassinés.
La posture victimaire du propriétaire Thierry Hermann, chef
d’entreprise qui gagne sa vie sur le web m’a parue surjouée, alors que son
implantation dans les monts du Lyonnais est vraiment ostensible. La liberté de
création, tellement sollicitée, s’épuise dans tant de provocations datées, à Grenoble
et ici.
Faut-il tellement douter de son bon droit pour écrire en
lettres énormes sur un toit :
« Non aux réacs » ? pour se sentir tellement révolutionnaire.
« Non aux réacs » ? pour se sentir tellement révolutionnaire.
Beaucoup d’objets installés sont surdimensionnés suivant le procédé adopté par
certains artistes actuels. Les nombreux portraits légendaires de Platon à Obama
sont « délégendés » quand les références vont du facteur Cheval
à Dada dans un boulguiboulga ésotérique
bavard où souffle entre autres « l’esprit de la salamandre ».
Parmi les 99 totems en acier découpés au laser rien qu’à la
lettre « A » il faut voir :
« Abraxas,
alchimie, algorithme, allégorie, annonciation, apologue, apparition, arcane,
art royal, attribut, avènement …»
Par ailleurs 99 « sentinelles alchimiques », dont
la base forme un triangle équilatéral, concourent dans la catégorie des plus
grandes installations statuaires d’Europe.
Des containers créent-ils selon l’intention de
l’auteur : « une présence
évanescente et subtile… où la panne du système équivaut à une soudaine
illumination » ?
Un bunker au centre de ce capharnaüm pourrait rassurer ceux
qui seraient pris de court par l’apocalypse imminente, à moins qu’elle ne soit
déjà bien avancée.
L’underground tape à l’œil.
Alors qu’un livret gratuit de 146 pages est à la disposition
des visiteurs, il me semble qu’un dispositif plus pédagogique, moins répétitif,
moins fouillis, mais nous sommes bien dans « le chaos », permettrait
de mieux apprécier certaines propositions.
Vaut cependant le détour, forcément quand un tel tumulte est
placé sous le patronage de l’auteur du « musée imaginaire » André
Malraux dont je viens de découvrir cette phrase :
«Il n’est qu’un acte
sur lequel ne prévale ni la négligence des constellations ni le murmure éternel
des fleuves: c’est l’acte par lequel l’homme arrache quelque chose à la mort.»
Discours pour sauver les monuments de Haute-Égypte.
J'ai des amis à Saint Romain au Mont d'Or, donc, on est souvent passé à côté de cette... horreur, sans jamais avoir eu envie d'approfondir, donc... pourquoi changer de voie si tard ? ;-) et puis, tu ne m'as pas donné envie, là...
RépondreSupprimerMais POURQUOI tu t'infliges des choses comme ça ?
J'aime la contradiction.
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