La journée commence par la visite de la mosquée du vendredi où nous nous rendons à pied sous une
température déjà élevée. Nous prenons la mesure de la hauteur de deux minarets
élancés construit l’un par un maître architecte, et l’autre par son élève qui a
mieux réussi.
Une lourde chaîne représentant la forme d’une balance de la
justice pend sous la porte d’entrée, symbole d’asile pour les non-musulmans
ayant besoin d’une protection. Une fois cette porte franchie, un chaudron fixé
par trois chaînes s’agite au gré du vent de façon ininterrompue. Le revêtement
des murs extérieurs ou intérieurs est composé de mosaïque de faïences et non de
carreaux de faïence : chaque motif du dessin est découpé en tesselles et
incrusté dans un mortier. D’ailleurs l’artisan chargé de la restauration nous propose de le regarder travailler. Dans les deux salles de prières d’été et d’hiver, corans et pierres de prières sont laissés à la disposition des fidèles.
Haleh nous conduit ensuite vers la place Mir Chaqmaq que nous avons aperçue du mini bus, richement
éclairée lors de notre arrivée hier. Un édifice qui pourrait se confondre avec
une mosquée s’élève sur trois étages à arcades avec deux minarets. Mais il n’y
a pas de salle de culte à l’arrière, seulement des magasins.
Devant, une étrange
structure en bois posée sur des rondins afin de faciliter son portage,
symbolise le cercueil en forme de « palmier » de l’imam Hussein. Lors
de cérémonies importantes pour les chiites, il est recouvert de tissus noirs,
d’oriflammes et d’épées.
Nous trouvons un peu de fraîcheur dès que nous nous
engouffrons dans le bazar couvert puis nous visitons le musée de l’eau, installé dans une superbe maison marchande. A
partir de quelques ustensiles et outils, nous pouvons nous rendre compte de
l’enjeu que constitue l’eau dans cette ville née d’une oasis avec des maquettes
montrant les canalisations souterraines (
qanâts), des citernes et un système de pompage par pédalage actionné par
le gardien.
Ces canalisations souterraines emmenaient l’eau sur des
centaines de kilomètres.
« Le problème de
l’eau existant depuis toujours en Iran, les Iraniens furent dès les premiers
temps de leur histoire conscients de l’absolue nécessité qu’il y avait pour eux
à équitablement partager les ressources existantes. Pour certains archéologues,
ce fut même cette nécessité qui poussa les premières communautés en Iran à se
doter d’un ordre spécial qui permit très tôt la formation d’une société
ordonnée et puissante, qui se transforma rapidement en empire. Le rôle des mirâbs, "les maîtres des
eaux" ou les préposés au partage des eaux, était d’une remarquable portée
il y a à peine une cinquantaine d’années. »
La maison est jolie avec des stucs délicats et un bassin
avec poissons et tortues qui fait face à une loggia décorée de stucs propice à
accueillir les divans de nos rêves orientaux.
Nous revenons sur nos pas pour acheter des gâteaux, réputés
pour leur qualité, appréciés de quelques politiques célèbres.
Plusieurs
« tours du vent » (bagdir) s’élèvent au dessus des maisons basses,
elles captent le vent et souvent couplées à une citerne, rafraichissent les
habitations.
D’après les notes de Michèle Chassigneux
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