vendredi 28 juin 2013

Internet : quelles révolutions ?



« Les réseaux sociaux interdits aux moins de 13 ans sont utilisés par 64% d’entre eux. »
Une pelletée de plus extraite du fossé d’incompréhension entre générations dont la plus ancienne, la mienne, qui occupe habituellement les estrades, n’a pas pris toute la mesure.
Dans le Forum de Libération  2013 à Grenoble qui affichait : « Jeunes débattez-vous ! » la thématique internet traversait tous les débats. J’avais déjà remarqué qu’à l’occasion la formule « éducation populaire » lui était  parfois attribuée ; une bonne occasion de se refaire une jeunesse.
Les jeunes intervenants sont prometteurs.    
Mehdi Benchoufi fondateur du Club Jade dans un texte charpenté, qui peut se retrouver bien sûr sur le net, avait prévenu :
«  l’Ecole française est un espace reclus, où l’on ne partage pas, où pire, partager est gruger, un espace compétitif où l’on bâtit l’estime de soi contre celle des autres. A l’heure où le savoir circule partout à toute vitesse notamment et notablement par internet, il s’en faudra peu pour que l’Ecole et l’université n’apparaissent aux yeux des générations qui viennent ce que nous percevons aujourd’hui des abbayes du bas moyen-âge, des lieux canoniques, clos et fermés de dispensation du savoir. »
Bien entendu, nous n’échappons pas à l’anglais : « Serious gaming », « learning by doing » pour faire valoir des choix pédagogiques promus jadis sous d’autres appellations.
Descendu  désormais de mon estrade, je leur préfère encore les expressions : « la main à la pâte » ou « tâtonnement expérimental ».
Ce qui n’enlève  par ailleurs aucun bienfondé à des prophéties pas si folles :
« les enjeux économiques sont forts et il ne faudra pas s'étonner que le sort réservé aux Majors et autres Virgin ne soit celui de l’industrie éducative. En effet, La bataille du savoir étant une des clés, sinon la clé qui ouvrira le chemin de la compétitivité, de nombreux pays développent des stratégiques économiques agressives autour d’un marché de l’apprentissage aujourd’hui mondial. »
Jérémie Zimmermann fondateur de la quadrature du Net « un collectif citoyen qui informe sur des projets législatifs qui mettent en péril les libertés individuelles dans l’environnement numérique » s’est battu contre HADOPI, mais  la bagarre  sur le plan européen contre ACTA est  d’actualité depuis 2 ans « Les règles de l’ACTA et, plus généralement, de la propriété intellectuelle ont un impact énorme sur nos vies quotidiennes. Culture, éducation, santé ou communication … »
Sabine Blanc journaliste à Owni.fr, est spécialisée en matière de « hacking » piratage citoyen qui porte l’ambition de férus de bidouillage vers une alternative démocratique où la machine changerait la vie. « L’homme doit contrôler la machine et non l’inverse. »
Ces stimulants intervenants sont nés dans ce bain d’échanges, de mise en commun, de transparence, aux allures libertaires qui adorent divulguer ce qui est caché,  et se montrent très vigilants quant aux entraves mises aux libertés.
Ces acteurs du Net  prouvent que le jugement  peut porter sur leurs œuvres et non sur leur âge, leur position, leur nationalité, leurs diplômes.
Quand Facebook en sait plus sur chacun d’entre nous que notre famille, il est temps de faire jouer l’intelligence collective et: «  RTFM ! Read The Fucking Manual ! » Foutus anglais !
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Dans le Canard de cette semaine:



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