« Les réseaux
sociaux interdits aux moins de 13 ans sont utilisés par 64% d’entre eux. »
Une pelletée de plus extraite du fossé d’incompréhension
entre générations dont la plus ancienne, la mienne, qui occupe habituellement
les estrades, n’a pas pris toute la mesure.
Dans le Forum de Libération
2013 à Grenoble qui affichait : « Jeunes
débattez-vous ! » la thématique internet traversait tous les débats.
J’avais déjà remarqué qu’à l’occasion la formule « éducation
populaire » lui était parfois attribuée ;
une bonne occasion de se refaire une jeunesse.
Les jeunes intervenants sont prometteurs.
Mehdi Benchoufi fondateur du Club Jade dans un texte
charpenté, qui peut se retrouver bien sûr sur le net, avait prévenu :
« l’Ecole française
est un espace reclus, où l’on ne partage pas, où pire, partager est gruger, un
espace compétitif où l’on bâtit l’estime de soi contre celle des autres. A
l’heure où le savoir circule partout à toute vitesse notamment et notablement
par internet, il s’en faudra peu pour que l’Ecole et l’université
n’apparaissent aux yeux des générations qui viennent ce que nous percevons
aujourd’hui des abbayes du bas moyen-âge, des lieux canoniques, clos et fermés
de dispensation du savoir. »
Bien entendu, nous n’échappons pas à l’anglais : « Serious
gaming », « learning by doing » pour faire valoir
des choix pédagogiques promus jadis sous d’autres appellations.
Descendu désormais de
mon estrade, je leur préfère encore les expressions : « la main à la
pâte » ou « tâtonnement expérimental ».
Ce qui n’enlève par
ailleurs aucun bienfondé à des prophéties pas si folles :
« les enjeux
économiques sont forts et il ne faudra pas s'étonner que le sort réservé aux
Majors et autres Virgin ne soit celui de l’industrie éducative. En effet, La
bataille du savoir étant une des clés, sinon la clé qui ouvrira le chemin de la
compétitivité, de nombreux pays développent des stratégiques économiques
agressives autour d’un marché de l’apprentissage aujourd’hui mondial. »
Jérémie Zimmermann fondateur de la quadrature du Net « un
collectif citoyen qui informe sur des projets législatifs qui mettent en péril
les libertés individuelles dans l’environnement numérique » s’est battu
contre HADOPI, mais la bagarre sur le plan européen contre ACTA est d’actualité depuis 2 ans « Les
règles de l’ACTA et, plus généralement, de la propriété intellectuelle ont un
impact énorme sur nos vies quotidiennes. Culture, éducation, santé ou
communication … »
Sabine Blanc journaliste à Owni.fr,
est spécialisée en matière de « hacking »
piratage citoyen qui porte l’ambition de férus de bidouillage vers une
alternative démocratique où la machine changerait la vie. « L’homme doit
contrôler la machine et non l’inverse. »
Ces stimulants intervenants sont nés dans ce bain d’échanges,
de mise en commun, de transparence, aux allures libertaires qui adorent
divulguer ce qui est caché, et se montrent
très vigilants quant aux entraves mises aux libertés.
Ces acteurs du
Net prouvent que le jugement peut porter sur leurs œuvres et non sur leur
âge, leur position, leur nationalité, leurs diplômes.
Quand Facebook
en sait plus sur chacun d’entre nous que notre famille, il est temps de faire
jouer l’intelligence collective et: « RTFM ! Read The
Fucking Manual ! » Foutus anglais !
..................
Dans le Canard de cette semaine:
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