Avec le bandeau : « Le Sempé perse », même avec les yeux bandés,
j’aurais acheté ce recueil de dessins.
Je n’ai pas été déçu même si le natif de Shiraz est plus
porté vers le symbolique que le bordelais.
Le rappel des dessins qui sont alors
titrés au bout des 115 pages n’était pas vraiment indispensable, comme les
poèmes qui séparent les trois parties :
la servitude, le détachement, l’envol.
Le trait dépouillé qui rappelle Bosc ou Chaval se suffit à
lui-même.
Les arbres, les ailes, les oiseaux, les livres sont des
objets poétiques efficaces et quelques trouvailles élémentaires sont percutantes.
Un pêcheur a tellement péché que sa barque menace de couler,
devant sa fenêtre murée un homme ouvre des boites de
conserves découvrant des étoiles, une lune.
Des douaniers se montrent soupçonneux devant une valise
contenant une plume et un encrier :
ont-ils raison d’avoir peur?
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