De ce film où un ancien détenu revenu dans sa ville natale
va s’attacher à un chien qu’il est chargé de chasser, je retiens les formules
du générique de fin :
« Pour ceux qui
se remettent en route. »
« A mon
père. »
« Aucun animal
n'a été maltraité pendant le tournage. »
La ville à l’orée du désert de Gobi couleur de cendres, a le
charme des ruines.
Les habitants qui en sont
partis ont abandonné leurs chiens. Un noir maigre et agressif soupçonné d’avoir
la rage a la beauté du gardien des enfers.
Pour ce film primé à Cannes dans la compétition « Un certain
regard », le bien nommé, celui qui aurait mérité la « Palme Dog »
va être apprivoisé par le jeune homme mutique jadis reconnu pour ses talents en
moto.
Il essaye de se réinsérer dans un environnement violent.
Pékin, où se
déroulent les Jeux Olympiques de 2008, semble loin.
Ce cinéma dépaysant, aux
allures de western crépusculaire, dans des décors fantomatiques, nous frappe
par son originalité. La rareté des moments de douceur nous les font d’autant
plus apprécier.
Un dernier sourire échappant à la mièvrerie des happy ends
traditionnels nous rassure.
Nous avons vu un bon film, un beau film, un
film fort.
Il faudrait que je fasse une étymologie du mot "mièvre". Je le vois beaucoup trop pour mes goûts maintenant. Dans l'ensemble, j'essaie d'éviter d'employer les mots que je vois beaucoup, car je sais que le fait de les employer contribue à les vider de leur sens, leur impact. Et puis... ça permet de se creuser les méninges à la recherche d'autres mots qui sont tombés parfois en désuétude, mais qui peuvent faire mieux l'affaire en ajoutant d'autres nuances. Je crois.
RépondreSupprimerJe note que le film semble prometteur. J'avoue ne pas trop savoir ce qu'est un "happy end". Un "happy end" est une convention, de toute façon, car quand Cendrillon finit enfermée dans le Grand Palais avec son prince, futur roi, on peut se demander ce que ça va faire par la suite, mais des fois c'est... bien d'être épargné de creuser ses méninges...
On ne viendra jamais à bout du besoin du Peuple de croire dans le "happy end" de ses élites...ne serait-ce que pour faire le moteur de l'ascension sociale.
Ce que tu décris ici me fait penser à l'esthétique de la tragédie grecque dans Athènes, démocratique, théâtre dépourvu de toute tendresse, d'ailleurs, d'une violence souvent meurtrière et incandescente. A méditer.