samedi 28 juin 2025

Un été avec Alexandre Dumas. Jean Christophe Rufin.

Au rendez-vous annuel de la jolie série : un été avec…
un bel écrivain écrit en bien à propos d’un des plus vivants de nos romanciers dont le fils avec « La Dame aux camélias » entra à l’académie Française qui s’était refusée au père des « Mousquetaires » maintenant au Panthéon. 
Une belle formule extraite de « Joseph Balsamo » pourrait résumer l’œuvre et la vie romanesque du descendant du général Davy de la Pailletterie et d’une servante Cézette Dumas. 
« Nous aimons le monde comme les damnés le paradis : sans le connaître ». 
Alexandre a visité tant de pays, connu fortune et faillites, réalisé une œuvre foisonnante, seul et en collaboration, aimé tant de femmes.
« … il multiplie les liaisons avec des actrices. Virginie, Hyacinthe, Henriette, Caroline, les noms des victimes s’alignent, comme sur un monument aux amours mortes. »
Les succès cinématographiques de Monte-Cristo et des Mousquetaires confirment des siècles plus tard, sa qualité d’orfèvre  mettant en valeur le matériau brut extrait par les historiens.
« Qu’est-ce que l’histoire ? C’est un clou auquel j’accroche mes romans. »
Il contredit Feydeau qui décrit parfaitement cette fin passionnante du XIX° siècle : 
«  A une époque qui a enfanté le suffrage universel, les emprunts nationaux, les embellissements de Paris, les associations de capitaux, les chemins de fer, les télégraphes électriques, les bateaux à vapeur, les canons rayés, la photographie, les expositions de l’industrie, tout ce qui va si vite, tout ce qui est mathématique, utile, matériel, commode, le réalisme est la seule littérature possible. »
Dans ces 186 pages où figurent des recettes de cuisine du maître des feuilletons, la description de ses bateaux, de son château, le rappel de quelques souvenirs de voyages, des échos de ses rencontres avec Hugo, Garibaldi, ses expériences de spiritisme, je retiens une dernière citation pour apprécier sa tolérance : 
« C’est une des singularités de ma vie, d’avoir connu tous les princes et, avec les idées les plus républicaines de la terre, de leur avoir été attaché, du plus profond de mon cœur. »  

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