vendredi 13 juin 2025

Futu&r. N°46.

Usbek & Rica a pris le nom de Futu&r avec le même objectif depuis 2010 : tourner  vers l’avenir un regard persan comme les personnages de Montesquieu auteur de lettres « naïves et sans préjugés ».
Orphelin de Jean François Khan et de Jacques Julliard, je m’applique à chercher des voix nouvelles et le titre de ce trimestriel ne pouvait que m’accrocher.
« L’écriture va disparaître, et alors ? »
« Et si, après cinq siècles de domination de l’écrit, notre civilisation redevenait orale ? »
Plus guère de courrier dans les boites à lettres, 
le livre audio est plébiscité par 62% des enfants de 7-9 ans, 
7 milliards de notes vocales par jour circulent sur les réseaux permettant aux langues sans clavier de s’exprimer, à ceux qui ont des difficultés de lecture de communiquer.
L’oral devient un atout dans les entreprises.
Le traitement du sujet est alerte avec un journaliste qui a passé une semaine sans écrire, approfondi sous le regard d’une philologue italienne, 
décapant avec un essayiste américain qui reconnaît :  
«  On sous estime à quel point les gens détestent écrire »
Une librairie au Japon propose un seul livre (en plusieurs exemplaires) par semaine. 
Bien sûr il est question de ChatGPT dont on se demande s’il ne va pas tuer l’alphabet …et les alphabètes. 
Il est intéressant d’envisager une école sans écrit, 
de nouveaux métiers à l’âge de l’oralité,
et les glissements dans les pratiques des entreprises, en politique. 
Les historiens emprunteront-ils aux techniques des griots ?
Cinq œuvres de sciences fiction qui ont prévu la disparition des livres ont toute leur place parmi ces 150 pages denses qui offrent en outre une uchronie originale :  
«  Et si Louis XVI n’avait pas été guillotiné ? » 
Le dialogue entre un expert du Giec et une activiste intersectionnelle autour de la question  
«  Faut-il arrêter de militer pour le climat ? » est tout à fait pertinent…
Tout cela suffit à me nourrir même si je laissé au bord de l’assiette  
« La ville cybernétique de SimCity » 
ou « J’ai discuté avec mon futur moi » avec un jeu de l’oie autour de la planète Mars... Dépassé par les enjeux exposés par un expert du stockage sur ADN,  
difficile de suivre « l’anti nataliste qui nous veut du bien »
Plus familier des personnalités de « Vieux » ou « Schnock », je n’ai pas été attentif aux propositions de Simona Levi, 
ni à celles de Mélody Mourey d'illustres inconnues pour moi, 
par contre la découverte de la face cachée de Brian May, rock star et astrophysicien a piqué ma curiosité.

1 commentaire:

  1. Soupir.
    Des fois je me demande pourquoi on ne pourrait pas lire/écrire ET écouter/parler, au lieu de se le jouer toujours sous la forme de la disjonction, l'un OU l'autre ?
    Je ne suis pas optimiste pour la feuille d'impôts sous forme orale, tout de même, et essayer de négocier des lieux publics sans savoir lire... ça doit être un calvaire.
    Depuis quelque temps je fuis les... vidéos sur Internet, et mon plaisir à aller au cinéma a beaucoup diminué. J'ai l'impression qu'on cherche à me gaver d'images, même, et ça... me fait fuir.

    Subir le ressentiment, l'envie mal assumée de personnes qui, après une formation scolaire INSUFFISANTE pour apprendre à écrire, tirent à boulet rouge sur ceux qui ont appris, ou se sont donné la peine de chercher à apprendre, c'est lassant. Ce retour du balancier relève d'un mauvais... populisme, de mon point de vue. Je ne compatis point.

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