Dehors, il pleut. Nous ne
trainons pas à chercher un restau ; rue de Bourgogne où nous savons en trouver facilement, nous nous engouffrons
« au Rajasthan ».
Après le religieux et le passé,
nous donnons dans le profane et le contemporain, direction le FRAC Val-de-Loire aussi appelé « les Turbulences ».
Trois ailes d’un bâtiment de détention puis de Subsistances militaires datant du XVIIIème encadrent la cour qui le reçoit.
L’architecture résolument moderne de Jakob et Mac Farlane s’inspirent de centrales nucléaires, elle inclut des lignes étranges, formant trois « excroissances » revêtues de plaquettes d’alu à facettes ponctuées d’ampoules colorées clignotantes.Nous
entrons par la partie ancienne, et bénéficions de la gratuité du musée.
Plusieurs expositions nous attendent :
Dans la 1ère salle, les grottes imaginées ou « grotto Prototype » de Mickaël Hansmeyer se déclinent en noir et blanc. L’artiste a créé des reliefs organiques comportant 2 alcôves latérales à partir d’impression 3D et de sable recouvert d’un revêtement blanc. Un caisson noir contient le tout.« Et pourtant , ils volent » nous transportent ensuite dans l’univers de poétiques cerfs-volants et trisquets (de forme triangulaire) grâce à Marthe et Jean- Marie Simonet Les « Horizons en mouvement » nous séduisent moins . Il est question d’architecture radicale des années 60-70, utopique et destructurée. Ces expositions s’étalent sur deux étages dans les vieux locaux , et en suivant le cheminement, nous débouchons comme par miracle dans la partie contemporaine. Sous les « excroissances » biscornues se déroulent des activités de vacances autour de la fabrication de cerfs-volants fréquentées par quelques adultes et peu d’enfants,. L’architecture intérieure tranche radicalement sur le reste du musée, évidemment. Beaucoup d’ouvertures, de fenêtres aux formes particulières laissent entrer la lumière dans cet espace privilégiant le bois et aménagé pour la lecture ou l’accueil d’enfants. Après la Frac, nous avions envisagé un arrêt au Cercil : musée mémorial des enfants du Vel’d’Hiv. Mais nous aurions dû réfléchir que le samedi, jour de Shabbat,nous le trouverions fermé.
Le temps nous décourage pour une promenade
du côté de la Source pourtant chaudement recommandée par le Routard.
Nous optons
plutôt pour le musée du théâtre forain.
Il se situe à une vingtaine de km au nord d’Orléans à Artenay, 6 rue du Paradis (tout un programme !). Nous rencontrons pas mal de circulation dans la zone commerciale puis nous nous heurtons à de nombreux barrages à Artenay dus à une course cycliste. Mais les organisateurs très compréhensifs les lèvent pour nous entre 2 vélos ou pelotons et nous indiquent comment atteindre notre destination.
Nous
découvrons un joli petit musée discret dont l’entrée en retrait de la rue
se
cache au fond d’une cour protégée par un
portail.
Des silhouettes de personnages animent ses murs, et une roulotte ancienne authentique, parquée dans son coin, illustre le thème des forains. Il n’y a pas foule ni à la caisse ni dans les salles. Sur les tickets que nous achetons, une citation de Louis Jouvet décrit l’art théâtral : « Rien n’est plus futile, de plus faux,de plus vain, de plus nécessaire que le théâtre ». Ce musée retrace la vie des troupes itinérantes essentiellement familiales : il montre le travail des enfants inclus dans les activités mais aussi l’importance accordée par leurs parents à leur scolarité, il met en valeur les taches multiples des femmes à la fois actrice, costumière, ménagère (lessive et repas) préparant les confiseries à vendre… toujours sur la brèche. Pour cela, il compile des photos, des costumes de scène, des marionnettes et des objets cédés par d’anciennes troupes.Une exposition plus spécifique porte sur l’opérette. Elle consiste à regrouper des costumes, des accessoires, partitions, bijoux, coiffes.. qui apparaissent sur les affiches d’origine d’œuvres connues mises en exergue.Après cette dernière visite, nous retournons à la maison pour ne plus ressortir. De toutes les façons,il pleut trop pour assister au son et lumières projeté sur la cathédrale, spectacle que généralement nous ne manquons pas lorsque l’occasion se présente . A la place ce soir, nous nous contenterons d’un repas basique de lecture et d’écriture.Justement en lisant Le routard je glane quelques informations qui m’intéressent :- J’apprends qu’Orléans est la ville du vinaigre : le vin aigre, le vin rendu aigre par une navigation ralentie par les bancs de sable. Jusqu’au début du XIXème siècle, les gens s’enduisaient le corps de vinaigre de toilette afin de fouetter les sangs à l’aide d’une toile imbibée, d’où l’origine du mot toilette. Procédé efficace, certes mais quelle odeur ! Guerlain, vinaigrier au départ, ajouta des essences de fleurs et créa un parfum spécial : eau impériale, pour l’impératrice Eugénie. Le succès de son invention le propulsa parfumeur . Aujourd’hui, ses usines sont toujours implantées dans la région.- Mettre la pâtée : l’expression fait référence à une victoire des Français à Patay en 1499 lors de la guerre de 100 ans. Les nouveaux boulets de fer français anéantirent 2000 anglais contre 5 Français abattus.
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