vendredi 27 juin 2025

Vacances.

Pour conclure ma saison d’écriture avant de reprendre en septembre, voici quelques mots assemblés en piles encore plus disparates que d’habitude.
Cette citation de Charles Lévêque, placée en introduction, devrait convenir à ma fidèle commentatrice, que je remercie:
« Au milieu du fracas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent,
la voix lointaine des muses grecques est encore entendue. »
Dans l'arsenal de nos mots, celui de « folie » parait insuffisant pour qualifier ceux qui abiment notre humanité, alors que nos colères vis-à-vis des énervés d’en face s'avèrent contre-productives. En même temps l'absence d'idées neuves et de propositions, participe à notre impuissance.
Si bien que pour rester au niveau des anecdotes, pour nous éloigner d'enjeux qui nous dépassent tellement,  je picore.
- Rythmes. 
Une responsable du syndicat enseignant SNUipp-FSU craint que la convention citoyenne sur les temps de l’enfant fasse du « prof bashing ». Cette réaction défensive souligne l’anémie des représentants de la profession qui en dehors des rituels concernant les moyens apparaissent bien peu dans les débats concernant une école en souffrance. 
Les paysans, victimes de l’ « agribashing », ne se cachent pas sous les bâches, et même s’ils utilisent des méthodes contestables pour des retours en arrière dangereux, ils ne baissent pas la tête.
Comment penser que des rectifications, ne parlons pas de réformes, soient possibles, quand la confiance envers les valeurs des apprentissages s’effrite avant que ne commencent les débats ? Les woke n’aiment guère le work. 
Mes rabâchages deviennent de  plus en plus vains ... mais pourtant : 
«  L’école est devenue essentiellement une activité entre deux week-ends. »
- Sortie. 
Revient sur mon clavier, de ne je sais plus de quelle anticléricale source, la perfidie ci-dessous attribuée à une religieuse qui assistait aux accouchements : 
«  Ha ! Ça vous fait mal quand ça sort, ça vous faisait moins mal quand ça rentrait ».
Les maternités d’autrefois n’étaient pas au chômage. 
A l’autre extrémité de la vie, où du personnel palie, sommes nous devenus plus forts quand il s’agit de quitter un monde sans promesse de paradis ?
Les débats sur la fin de vie ont été moins vifs que ceux qui concernaient l’avortement, mais si la mort montre sa dentition sur les T-shirts, elle me parait niée par certains aveugles qui ne voient pas davantage les faiblesses humaines, leurs faiblesses, donc leur finitude.
- Coupables. 
Les traits de notre civilisation se dessinent sous forme de selfies alors que les expressions personnelles en dehors des émoticônes se raréfient.
Chacun disserte sur les solutions au problème palestinien, mais plus grand monde n’ose dire "non" dans le cercle où nos responsabilités peuvent s’exercer. Trump ne risque pas de trembler devant l’indignation du narvalo de service, mais qui interdira à bébé de s’emparer du téléphone paternel ?  
Pendant l’isolement dû au COVID, l’idée d’un « monde nouveau », souriant, fraternel, était apparue. Le monde n’a jamais été aussi violent, les aéroports si fréquentés.
Dans les balancements entre individus et société, « les autres » source de peur et de mépris sont désignés comme responsables. « Ils » sont coupables : la troisième personne passe au premier rang sur le banc des accusés ou Moimoi juge est parti.
L’essentialisation devient habituelle, on parle en général pour éviter les remises en causes intimes. Les tatouages les plus grotesques sont exhibés, mais c’est ailleurs et loin dans le  temps, qu’on va chercher les petites bêtes en ne voulant pas voir le mammouth qui décongèle grave dans le magasin planétaire où il a écrasé quelques porcelaines précieuses.
En guise de conclusion au sourire crispé : à portée de bicyclette, les humanistes grenoblois partisans du pardon de pêchés n’accordent aucune indulgence à un ancien maire alors que les malversations du nouveau ne les scandalisent guère, pourtant Piolle a énervé tant de monde que les mois pré électoraux à venir risquent d’être agités… après les vacances.  
« La vacance des grandes valeurs n'enlève rien à la valeur des grandes vacances. » 
Henri Weber
.......... 
Demain en guise de post-scriptum, je publierai quelques lignes à propos 
d'« Un été avec Alexandre Dumas » par Jean - Christophe Rufin. 
Doux été ! à toutes mes lectrices et à tous mes lecteurs.  

2 commentaires:

  1. Bonnes vacances, Guy. Je reviendrai demain, et après, à l'automne. Promis.
    Ça m'a fait marrer le mot attribué à la religieuse, mais c'est que... en entrant, par ce beau tuyaux magique, c'était bien plus petit, voyons. Difficile à comparer ce qui est incomparable.
    Pardon, et je ne sais pas à quoi, à qui attribuer ceci, mais le mot en anglais est "bashing" et pas "basching", qui est bien plus allemand pour l'orthographe. Certes, l'anglais à une dette envers l'allemand, qui remonte loin, mais il a continué son chemin sans l'allemand, (malheureusement).
    Mais les Français aiment bien déformer leurs emprunts, j'ai bien vu. C'est frustrant pour moi.
    Ton discours me fait penser qu'après la longue agonie de la fin de règne de Louis XIV, la mode est passée à Louis XV, et... on a vu ce qu'on a vu, et ce qu'on voit maintenant ?
    Comme quoi, trop d'ambiance fin de règne, que ce soit la fin de règne des rois ou des.. républiques ? tend à produire les Louis V ou leurs équivalents.
    Serrons bien les dents, les fesses, et... fuyons, je dis.
    Je vois que vous, vous fuyez pas mal sur les routes de France. Bravo. Moi aussi, je fuis... à ma façon. Pas sur les routes de France, mais autrement, et pas avec les réseaux sociaux ou la télé.

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  2. Je corrige : bashing et non basching ou baching. Le français peut reconnaitre ses erreurs. Bonnes vacances.

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