Dans le cadre du cycle de conférences devant les amis du
musée de Grenoble, où Auguste Renoir n'est pas un inconnu, le
conférencier apporte des éléments qui donnent plus de saveur à cette production cinématographique
de 2012.
Il se considère comme un artisan et pour le film tourné dans
le domaine du Rayol-Canadel,
il fait valoir ses racines méditerranéennes, tout en
rapprochant l’atelier du peintre, du studio de Griffith pionnier du cinéma,
l’auteur d’ « Intolérance ».
En réalité, l'épisode de la vie du peintre situé entre 1915 et 1916
se
déroule à Cagnes-sur- Mer,
Le maître avait déjà travaillé dans des ateliers au cœur de
la nature.Au moment où la
toute jeune Andrée Heuschling
arrive dans le domaine, l’accueil n’est pas chaleureux : la première femme de Renoir, ancien modèle, vient de
mourir, et Gabrielle Renard, « Gabrielle et Jean enfant », une des muses avait quitté les lieux. Auguste Renoir est en fauteuil roulant depuis 1912, il souffre de
rhumatismes qui lui déforment les mains depuis une chute de vélo. « La douleur passe, la beauté
reste ». Deux de ses enfants ont été blessé à la guerre, Pierre,
l’acteur, au bras, et Jean qui deviendra un immense cinéaste, vient d’échapper
à une amputation de la jambe. Jean tombe amoureux d’Andrée, « Blonde à la rose » , la belle rousse
devenue modèle qui a redonné vigueur au "peintre du bonheur de vivre". «Les baigneuses»
« Pour moi un
tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui jolie ! Il y a assez
de choses embêtantes dans la vie pour que nous n'en fabriquions pas encore
d'autres. »
Avec elle, les couleurs de la peinture ont poussé les
grilles du domaine où le vieil homme vit entouré d’un véritable gynécée de
domestiques semblant faire partie de la famille.Elle deviendra l’interprète du film muet de son mari inspiré
de l’œuvre de Zola : « Nana » sous le nom de Catherine
Hessling. « Une magnifique bête
d’ombre » dira Aragon. Sa séparation avec l’auteur de « La
chienne » dont Michel Simon est en tête d'affiche , premier film parlant de son époux, où elle
n’a pas obtenu le premier rôle féminin coïncide avec la fin de la période du
cinéma muet : 1930.
« Chez les
Renoir, on ne broie pas du noir ».
Il s’agit bien des Renoir, le fils et le père. Les corps nacrés, sensuels se posent à côté des
corps meurtris, cassés.Un court métrage de Sacha Guitry présenté en bonus, confirme
la ressemblance saisissante de l’acteur Michel Bouquet avec l’auteur du «
Bal du moulin de la Galette ».Tous les tableaux présents dans le film sont l’œuvre du
faussaire Guy Ribes, condamné en 2004 à deux ans de prison, tellement
talentueux que par exemple des tableaux accrochés dans des musées, attribués à Picasso pourraient bien
être de lui.Le dernier enfant Claude dit Coco, qui apparaît dans cet
épisode de près de deux heures deviendra céramiste comme le fut son père à ses
débuts, il dressera le catalogue des œuvres de celui qui peignit jusqu’à son
dernier souffle (4000 toiles).D’après Wikipédia : « Il
aurait, sur son lit de mort, demandé une toile et des pinceaux pour peindre le
bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour
la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque
chose »
J'adore Renoir. Il y a une tension ? féconde dans l'opposition de Renoir et Monet. Tous les deux des chercheurs, mais Monet avec un esprit très... scientifique, péchant du côté de la sensualité, alors que Renoir, on sent son amour de la chair. C'est salutaire, cet amour de la chair, de mon point de vue. Même la chair déclinante, celle qu'on aime moins, surtout quand c'est la nôtre...Comme j'ai loupé la conférence, je chercherai le film. Merci de me le faire connaître.
RépondreSupprimer