A l’image des chevaux ombrageux, voilà que les grands mots
m’effraient, comme celui du titre qui pouvait occuper toute une vie, jadis.
Pourtant j’avais déjà décliné, le mot.
Je persiste à déplorer l’effacement de l’implication de
chacun dans sa propre trajectoire.
L’individu, fils de toute une dynastie d’enfants-roi,
préférant se placer en victime, estime que ce sont toujours les autres les
fauteurs de difficultés, alors que Moimoi ne prend pas tellement part à la
marche de la société bonne fille.
La confiance et le respect ayant fui, la
démocratie souffre.
De subventions à l’industrie à l’arrosage des vignerons pour
arracher leurs vignes,
la collectivité est constamment sommée d’agir.
Toujours plus de moyens sont demandés à l’Etat, entité
abstraite en poils de bouc émissaire à laquelle on refuse toute contribution
nouvelle.
Les maîtres d’un destin sans
Dieu ni tribun, en sont pourtant toujours à se plaindre. "Le vertige écologique
et la fragilisation économique" seraient des excuses pour les drogués. Quelques bien-pensants ne veulent surtout pas culpabiliser les consommateurs alimentant de puissants réseaux de narco
trafiquants aux mœurs capitalistes des plus sauvages.
Ni responsable, ni
coupable.
Je me mets dans la file des amateurs d'absurdités et remarque dans un vieux film un bellâtre au moment de sa déclaration qu'un robot sans I.A. aurait pu formuler:
« Si un jour je
te fais mal, ce ne sera pas de ma faute ».
Ma position de boomer me conduit à jouer souvent en défense,
mais arrivé en haut du cocotier, de celui qu’on secoue pour faire tomber papou,
j’assume aussi mes options de citoyen, de père, de grand-père, de mari, d’ami …
A la manière d’un Clémenceau affirmant
« la Révolution française est un bloc dont on ne peut
rien distraire »,
j’aime « en même temps », à contre temps de tant de tambourineurs,
les contradictions de mon pays, ceux qui
croient au ciel et ceux qui n’y croient pas.
On en arrive à manquer de mots comme le délicat
Souchon doutant que « les
français soient assez cons… » Et bien qu’il n’y ait pas
d’autres raccourci en territoire populiste, il se montre contreproductif.
Le G 20, la Cop 30 ne disent plus rien. Trump fait
peur au monde, à tout le monde.
Nos députés votant contre un budget par eux discuté paraissent anecdotiques bien que membres éminents du royaume de
l’absurde. Ils s’amusent à l’abri de l’Europe mastrichienne, que
certains vilipendent encore, alors que l’€uro nous a épargné dévaluation et
autre crack.
Accablés de lointaines nouvelles catastrophiques où
s’épuisent les clichés de chute de la falaise, la
proximité vaut essentiellement pour le contenu de notre assiette, alors que nous
n’avons pas vu qu’un proche n’était pas vraiment dans son assiette.
Pour se détendre, mon journal propose à la page des
films de la semaine :
l'enregistrement d’une fillette palestinienne avant
sa mort, un documentaire avec les rushs de « Shoah », « Une
traversée de l’Amérique des marges », « Queer panorama »,
« Hell in paradise »… « La monstruosité filmée au cœur de la
maison familiale ».
La fréquentation des salles de cinéma serait en
baisse.
« L'homme est
responsable de Dieu. »
André Gide

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