Concernant la gauche, je garderai toujours « au
cœur, une plaie ouverte ! » et l’éternelle question du
« peuple » continue à m’interroger, donc je suis allé revoir cette
revue.
Pour avoir suivi Chevènement, dont la trajectoire est
rappelée dans ce numéro, ne me comptez plus dans le camp souverainiste, fut-il
« d’ailleurs ou de nulle part ».
« Je suis
toujours de gauche mais pas de celle qui a pris sa place sous le même
nom ».
Je me retrouve dans la prose fleurie d’Eric Naulleau
lorsqu’il distingue gauche et gôche qui a « troqué
la laïcité contre l’islamisme, l’universalisme contre le communautarisme, la
Résistance contre l’antisémitisme, le prolétariat contre le trans, Victor Hugo
contre Rima Hassan… »
J’ai trouvé quelques articles ardus, ils s’annonçaient
pourtant attractifs : « On ne combattra pas le racisme en parlant de
races » voire « l’anatomie du phénomène « woke ».
« La liberté
pourrait ressembler à la définition négative qu’en donne Spinoza comme
« intellection de la nécessité » c'est-à-dire comme connaissance de
nos déterminations.
Le comprendre, c’est se donner une petite chance de
composer intelligemment avec le réel. »
Pas vraiment limpides, ni très populaires, ces références
dans un article destiné à différencier le vrai du faux quant aux rapports de la
gauche avec la nature, les lumières, le nationalisme…Pierre André Taguieff m’a paru également difficile à suivre. Décidément, mon niveau baisse!
« Nombreux sont
les auteurs qui attendent le salut de la traduction transculturelle et qui
prennent leurs désirs redéfinitionnels, accouchant d’images, d’analogies ou de
métaphores vagues, pour des réalités ou des inventions conceptuelles. »
A l’instar d’Eric Satie qui claironnait : « Moi, pour la modestie, je ne crains
personne »,
en tant qu’abuseur de métaphores, je ne vois pourtant pas
où il veut en venir.
Michéa me semblait plutôt lisible, par contre le commentaire
à lui consacré, en tant que « paradigme », ne clarifie pas un
positionnement original.
Les présentations de livres recommandés donnent envie
d’aller plus loin, mais la pile impressionne: « La philosophie devenue
folle », « La diversité contre l’égalité », « Penser le conservatisme de
gauche », « Critique de la raison coloniale », « L’ère de
la post vérité » « Un autre Rousseau »…
Cependant pour contrer la police de la pensée, George
Orwell, Philip Roth, Gustave Flaubert… en condensé, sont heureusement convoqués
avec quelques déconstructrices de déconstructeurs : Laure Murat, Tania de
Montaigne ou Belinda Cannone.
Pour voir plus claire, Guy, je te recommande de lire Jacqueline de Romilly, "Les Grands Sophistes dans l'Athènes de Périclès". Et puis, d'aller consulter l'importante bibliographie d'Aristophane, où tu peux te régaler de suivre une... actualité qui date de plus de 2000 ans. Certes, les noms changent, mais le flon flon est le même. Pour ma part, je considère qu'Athènes est sorti de l'implosion sophiste... pas par le haut, et je ne partage pas le jugement de Jacqueline de Romilly sur la question, quand elle estime que l'attaque tous azimuts de la transcendance, de l'altérité des dieux eux-mêmes a débouché sur une nouvelle religion d'état... "laïque", et APAISEE qui a permis à la cité de sortir de sa crise idéologique ET RELIGIEUSE. Je suis beaucoup moins optimiste que Jacqueline de Romilly pour Athènes à l'époque, et pour nous, maintenant, saisis dans une tourmente non pas à l'identique, mais très semblable, à 2500 ans de distance. Se souvenir qu'Athènes est le lieu d'où s'origine le mot "démocratie" qui est devenu notre... credo exclusif et si peu informé, d'ailleurs...
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