bien qu’une fillette afghane ait plus de
raisons de le penser que le boomer lambda d'ici bas.
La tolérance se tait, la générosité se porte mal, étouffées par la bienveillance,
Submergé d’images, je barbote à chaque ligne dans les
métaphores incapables de masquer la cruauté des heures.
Le déclin du septuagénaire se met en scène sur fond de
catastrophe planétaire avec craquements de glaciers et disparition du courlis à
bec grêle.
Les bras nous en tombent, notre audition défaille, notre vue se brouille.
Pendant nos lamentations, les grandes gueules, les sans
scrupules arrivent à leur fin plus efficacement que le camp du Bien, dans lequel chacun
croit avoir élu domicile, accablé de mièvreries contre-productives.
Trump a bien joué à Gaza : les palestiniens et les
otages sont soulagés, momentanément.
La brutalité a été reconnue aux pays des brutes.
Le Hamas par ses crimes avait permis de remettre dans
l’actualité la situation désespérante de leurs concitoyens, les Israéliens par
leur réaction démesurée ont attiré l’opprobre mondiale.
La reconnaissance d’un état palestinien est
advenue permettant une pause.
Tout le monde aspire au silence des canons et fabrique des armes.
Chaque
parti, ailleurs et dans les parages, appelle au compromis mais reste campé sur ses positions. Nous déplorons
l’arrogance transpirant dans bien des débats, mais n'accordons aucun
crédit à ceux qui ne sont pas d’accord avec nous. Les élites en toutes
matières jugées méprisantes sont méprisées.
Le niveau des politiques nous navre autant que le
conformisme de bien des commentateurs; on se sent bien bête. Pourtant les
performances techniques de notre époque nous époustouflent et augmentent nos
capacités cognitives : nous savons plus de choses que nos parents et nos
enfants sont plus agiles que nous.
Nous nous accordons bien volontiers de nos imperfections, ne
pourrait-il en être de même face aux défauts de nos semblables ?
J'aime l'expression: « la destruction créative». Toute
activité humaine génère des déchets : si l’on veut recycler correctement,
ce présupposé élémentaire s’impose dans notre univers imparfait.
Par ailleurs, nous serions devenus trop propres, parait-il,
même nous les français réputés pour notre manque d’hygiène, ce dont on peut
douter en voyant l’état des rues d'une certaine ville près de chez nous.
Nous nous heurtons aux échelles : très bavards sur les
conflits lointains, nous ne voyons pas nos proches qui souffrent.
Les catégories
générales, amples, se prêtant aux grands mots définitifs, mentionnant par
exemple « l’auto anéantissement » de l’espèce humaine, retiennent
plus facilement les motifs hauts en dramaturgie de la « pulsion de
mort » plutôt que « pulsion de vie » même quand un rescapé sort
de sous les décombres.
De dérisoires anecdotes peuvent nous distraire : la mémoire
des personnalités gisant au Panthéon avaient d’autres choses à subir que la
proposition de dégenrer la formule figurant au dessus de leur tête « Aux
grands Hommes la patrie reconnaissante ». Une illustration de plus de l’expression « discuter du sexe des anges » qui occupait les
conversations du temps de Byzance assiégée par les Turcs.
Sans adhérer à une vision cartoonesque de notre planète représentée comme une Déesse,
j’en arrive pourtant à confondre les dérèglements du climat avec l’abaissement
du niveau de nos débats hexagonaux inévitablement négatifs.
En effet, concernant les nominations de ministres, quelles
autres solutions s’offraient pour éviter de céder
aux manœuvres des extrêmes soutenues par un climat de dénigrement venu de
loin ? Bravo Lecornu.
« C’est purement négatif de toujours
remettre tout en cause,
c’est, en somme, la marque des faibles, des
incapables. »
Charles de Gaulle
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