Quand j’ai ouvert ce livre pourtant commandé au père Noël
après une jolie critique du « Monde », je l’ai vite refermé estimant hors du temps
une histoire d’amour de plus avec un prêtre, en vers qui plus est.
Pour avoir commencé chaque jour de classe par un moment de
poésie, et prolongeant dans ma retraite mon goût pour cette forme littéraire
avec la lecture régulière du même ouvrage comportant 365 poèmes, je peux
confesser ce moment d’égarement.
Je me suis racheté lors d’une deuxième tentative où je me suis mis cette fois à tourner
frénétiquement les 87 pages du récit d’une passion parfaitement écrite.
L’auteure nous donne à entendre l’amour de sa mère pour le
prêtre qu’elle a attendu six ans avant de l’arracher à l’église.
« Se termine cette
année
que tu ne termineras pas.
Se termine cette année
et moi
seule
moi
si vieille et presque
morte
moi même pas capable
d’être morte
même pas
tandis que toi. »
Le rythme adopté, la limpidité des mots, la
légèreté de l’ouvrage, tout concourt au plaisir d’une lecture époustouflante :
une vie offerte dans un souffle, depuis le père violent de la narratrice jusqu’à la disparition
de l'amour de sa vie qui fut appelé « mon père » avant de devenir celui de
Violaine, l'autrice.
Mon Dieu, toute cette...mort, omniprésente à un moment où j'y pense suffisamment pour pas qu'on me le rappelle sans cesse... Ça a l'air vachement triste, même si c'est beau.
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