D’habitude, quand nous retournons en septembre vers notre ville
de cœur,
bien des chapelles et autres entrepôts qui accueillent des expositions
sont fermés,
Le temps passant, ce sont toujours les anciens qui nous
accrochent le plus.
Leur travail parle pour eux sans que les cartels aient
besoin d’expliquer l’intensité de leur humanisme.
Ainsi à tout seigneur, tout
honneur : Lucien Clergue au musée
Réattu où fut créé le premier département de photographie dans un musée des
beaux-arts en1965,
comme le rappelle dans une vidéo l’historien-photographe Jean Claude Gautrand.
Marie Hellen Mark qui aime
les personnes dont elle offre les portraits
ou Lee Friedlander aux cadrages
forts. alors que « Citoyens
modèles » autour de militaires en apprentissage aux Etats-Unis et
leurs uniformes « Fashion Army »
sont quelque peu redondants quand la déconstruction des images de guerre de Dock m’a semblé bien théorique.
« L’engagement » semble
bien vaste à propos de la mondialisation, des déplacements de population, des
déchets, des crises identitaires...
Les sculptures baroques sur les toits au Pendjab sont une expression sympathique
mais les graffitis même emballés dans des discours complaisants - au mieux - m’indiffèrent.L’évocation du fleuve Mississipi a besoin d’un nuancier de très grand format pour marquer l’originalité de la démarche semblable aux froides images abstraites de Mustapha Azeroual. Par contre la sobriété d’un reportage de trente ans avec des japonaises pêchant les ormeaux en apnée éclate de beauté. Au cours de nos pérégrinations, dans un jardin public, des images de la flore du Lautaret alternent avec le portrait de jardiniers un peu tristous, et une espèce de cabinet de curiosité a pris place dans la chapelle de la Charité.« Transcendance », « Répliques » ou « Quelle joie de vous voir » regroupent plusieurs artistes japonaises dont quelques unes retiennent l’attention. Le « Passé composé » à Saint Trophime pour la seule Vasantha Yogananthan ne laisse pas plus de trace que Ischuichi Miyako dont l’intention pourtant était de "révéler le pouvoir des lieux, des objets et des corps". Je ne suis pas monté dans « Le manège fantôme » du chinois Mo Yi . Et n’ai pas été « contaminé » par « les narrations simultanées invitant à un vertige poétique en perpétuel mouvement : qu’il soit à l’extérieur ou à l’intérieur de soi » de Nhu Xuan Hua et Vimala Pons. Le titre « Les images apprennent à parler » m’a paru plutôt présomptueux alors qu’ « Une petite histoire du repas ferroviaire » revenant au temps où la modernité était désirable n’est pas seulement charmante. « Le sport à l’épreuve » s’avère photogénique, comme on disait jadis.L’intelligence artificielle mise à contribution pour « Le fermier du futur » n’entame pas la nôtre.
J’ai préféré les recherches des élèves de l’École Nationale Supérieure de la Photographie à propos de la ville d’Arles aux lauréats de la fondation Dior ou Roderer.
Sophie Calle, parfaitement
à sa place dans une crypte sous l’hôtel
de ville, a déposé des œuvres qui avaient souffert de l’humidité et du temps,
elle les achève.
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