Dans la file nombreuse des spectateurs attendant d’entrer
pour une projection de deux heures trois quarts, une dame sortant de la salle
tend le poing et proclame : « si on n’aime pas le film on est
complice ! ».
Les réactions ne sont pas toujours aussi caricaturales mais
s’inscrivent dans l’air du temps où l’intimidation devient banale. Les affiches
annonçaient un chef d’œuvre pour ce film et également pour celui qui était
projeté dans la salle voisine.
Est-il possible d’émettre quelques réserves à propos de ce
récit au titre poétique, bien que le contenu soit loin d’être savoureux,
puisqu’il s’agit de la dénonciation de l’insupportable tyrannie
iranienne ?
Qui peut se taire, sinon quelques indulgentes à l’égard des
mecs tournés vers la Mecque ?
Le réalisateur traite avec force l’impact de la profession du père de famille au service du
régime, à travers la personnalité de la mère prise entre
sa loyauté à l’égard de son mari et ses filles sensibles au mouvement
d’émancipation « Femme, Vie, Liberté ».
Le pouvoir meurtrier, aux abois, pervertit les individus et
toute relation, retourne les tiroirs, mais une conclusion trop symbolique abime
la description utile de l’oppression.
Merci pour ta nuance, Guy. J'apprécie TA RESERVE, ta tentative de sortir de la Passion engluante qui déborde et risque de nous emporter avec elle. Ailleurs sur le Web en anglais, j'ai été amenée à faire un commentaire sur le mot "passion" à partir de l'étymologie de Rey dans son Dictionnaire Historique de la Langue française, et on peut voir que le propre de la Passion de Jésus est de donner figure au mot/complexe "Passion" en tant que force que l'être humain... subit, force qui le domine tant il ne la choisit pas, tant qu'il est soumis à sa/ses passion(s).
RépondreSupprimerJe te renvoie à cette étymologie chez Rey pour un quart d'heure de réel bonheur à méditer la portée pour nous de la Passion de Jésus, pur objet de son destin jusqu'au moment où il ressuscite, en ce moment où nous nous sombrons dans nos... passions.
L'Homme est une pauvre créature quand il sombre dans ses passions, mais.. a-t-il vraiment le choix, n'en déplaise aux gens qui croient dans la raison ?
Je n'en suis pas sûre...